Le discours du président Abdel Fattah al-Sissi mal perçu par les Egyptiens

Le Président Abdel Fattah Al-Sissi et la 1ère Dame assistent à la célébration de la journée de la femme égyptienne
Le Président Abdel Fattah Al-Sissi et la 1ère Dame assistent à la célébration de la journée de la femme égyptienne

Le chef de l’Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi a suscité la polémique avec des déclarations qualifiées d’étranges par ses opposants politiques, lors de son discours du 21 Mars 2024 à l'occasion de la célébration de la Journée de la femme égyptienne. Toujours d’après ses opposants, le président égyptien a tenté de justifier sa position et la situation désastreuse dans laquelle se trouve le pays à tous les niveaux du fait de sa politique qualifiée de "répressive et inefficace".

Al-Sissi a déclaré : "Pour chaque goutte de sang versée par ma faute, je serai tenu responsable"

Au cours de ce discours, al-Sissi a abordé plusieurs sujets concernant les femmes. Soudainement, le président égyptien a commencé à justifier ce qu'il avait fait des années auparavant, y compris le coup d'État militaire et les politiques qui ont suivi. Il a déclaré : "Vous pensez que je me fiche des conséquences de mes actes ? Eh bien, non, je ne m’en fiche pas. Au ciel, il y a un calcul précis. Pour chaque goutte de sang versée par ma faute, et pour chaque dévastation que j’aurais causé, je serai  tenu responsable.".

Al-Sissi a poursuivi, de façon décousue et sans révéler qui il visait par sa déclaration : "Celui qui m'a attaqué en 2013-2014 et qui a recommencé il y a deux ans, alors que moi je n'ai jamais eu l'intention de l’agresser en retour, jamais! Ce sont eux qui m’attaquent... Aurais-je gaspillé mon temps? Ils détruisent les églises, les mosquées et l'avenir d'un État. Mais notre Seigneur est Sage et Savant.".

Dans le but de courtiser la partie féminine de la société et d'essayer de la convaincre, et malgré le fait que les prisons de Sissi comptent un grand nombre de femmes membres de l'opposition, le président égyptien a déclaré : "Les femmes égyptiennes portent sur leurs épaules les préoccupations de la nation et sont essentielles à la sécurité et à la stabilité de la société et de la nation, et chaque jour, dans divers domaines, elles font preuve de patience, elles luttent et se dévouent. Durant cette période d'adversité, elles sont un bouclier protecteur pour la patrie.".

Il a également évoqué la guerre à Gaza et a déclaré : "Nous n’allumons pas les incendies, nous les éteignons. Ainsi, lorsque nous rendrons des comptes à Dieu, nous n’aurons rien à nous reprocher, et nous ferons tous nos efforts pour résoudre le problème à Gaza avec un cessez-le-feu, la reconstruction de Gaza et en trouvant une solution pérenne au problème.".

Écroulement de l’économie égyptienne

Le 17 mars 2024, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est rendue en Egypte pour conclure un accord avec Abdel Fattah Al-Sissi, pour la mise en place d’un partenariat global avec l’Union européenne. L’Egypte a reçu une aide de 7,4 milliards d’euros de l'Union Européenne, comme l’a révélé le Financial Times le 13 mars 2024, mais cette aide financière reste plus modeste que celle octroyée par les Emirats Arabes Unis, concrétisée sous la forme d’un "vaste plan d’investissements" de 35 milliards de dollars.

Pour l'Europe, l’urgence est d’éviter un écroulement de l’économie égyptienne, très dépendante des autres pays. Depuis le Covid-19 et la guerre en Ukraine, elle connaît une grave crise économique et les déficits budgétaires s’enchaînent. De surcroît, le pays doit faire face aux conséquences de la guerre à Gaza.

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Mis en ligne : Vendredi 22 Mars 2024
 
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