Une Algérienne lourdement condamnée pour incitation à la débauche
Dounia Stayfiya, la Tiktokeuse algérienne condamnée
Elle déchaîne les passions des pervers : la tiktokeuse algérienne "Dounia Stayfiya" ou "Dounia la Sétifienne" en français, reçoit beaucoup de messages indécents de ses fans tels que "N’écoute pas les critiques des gens, Dounia, ils sont sans pitié, moi j’ai un sexe de 30 cm de long et 7 cm de large et tu mérites que je l’utilise avec toi". Un message à la fois prétentieux et pervers mais qui ne semble pas faire rougir cette femme désinhibée. La jeune femme est suivie par des milliers d’abonnés sur TikTok et Instagram.
Sur ses réseaux sociaux, on la voit préparer des salades de concombres et de tomates, étendre son linge dehors, poser aux côtés de son ami ou encore essayer de nouveaux hijab. Jusqu’ici, en principe, rien d’indécent donc. Sauf qu’elle met en scène ces petits actes de la vie courante d’une façon très spéciale : ainsi, la tiktokeuse semble obnubilée par les légumes de forme phallique (concombre, carottes, bananes) qu’elle prend dans ses mains aux faux ongles rouges (lorsqu'elle en porte), elle filme davantage son large derrière que son linge lorsqu’elle l’étend, se filme avec un ami gay algérien dans un night-club de Sétif et passe ses mains sur tout son corps quand elle montre son nouveau hijab. Une attitude pour le moins étrange, mais l’affaire ne s’arrête pas là : la jeune Algérienne voilée vend des photos d’elle nue, ce qui est plus grave.
Résultat : Dounia est poursuivie pour "création de contenus indécents", "publication de vidéos indécentes sur les réseaux sociaux", "vente de photos indécentes" et "médiation dans des actes immoraux".
Capture de vidéos publiées sur TikTok par Dounia Stayfiya
Le tribunal d’Ain El Kbira, dans la wilaya de Sétif, a condamné la tiktokeuse à cinq ans de prison ferme et à une amende de 10 millions de centimes le 5 mars 2025.
L’affaire a débuté il y a environ une semaine, lorsque la brigade spécialisée dans la cybercriminalité à Sétif a ouvert une enquête sur les publications de l’influenceuse. Les accusations portées contre elle concernaient la diffusion de vidéos jugées immorales, l’utilisation d’un langage "inapproprié" en direct, ainsi que l’incitation à des comportements contraires aux valeurs sociales et morales algériennes.
Une décision sévère
Le tribunal n’a pas seulement prononcé une peine d’emprisonnement, mais a également privé la tiktokeuse de ses droits civiques, politiques et familiaux. Cette mesure signifie qu’elle ne pourra pas exercer certains droits fondamentaux, notamment le droit de vote ou l’accès à certaines fonctions publiques, même après sa libération.
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte où les autorités algériennes intensifient leur action contre les influenceurs actifs sur les réseaux sociaux. Ces derniers mois, plusieurs affaires similaires ont été médiatisées, démontrant la volonté de l’État d’imposer un cadre strict pour les publications en ligne. Les plateformes comme TikTok, Instagram et YouTube, qui connaissent une explosion d’utilisateurs en Algérie, sont désormais sous surveillance accrue.
Les contenus doivent être conformes aux bonnes mœurs
L’affaire Dounia Stayfiya suscite des réactions contrastées dans la société algérienne. D’un côté, certains considèrent cette condamnation comme un signal fort adressé aux influenceurs pour les inciter à produire un contenu plus conforme aux valeurs traditionnelles. De l’autre, des voix s’élèvent pour dénoncer une atteinte à la liberté d’expression, questionnant la frontière entre réglementation légitime et censure. D’autant plus que l’Algérie a toujours été connue pour être l’un des pays arabes les plus tolérants et les plus respectueux de la liberté d’expression. Mais sur un plan philosophique, peut-on considérer comme normal et tolérable le fait d’étaler en public sa perversion dans un pays où la moralité est importante ?