Dans le monde arabe, les mères courageuses sont très nombreuses. En Egypte, chaque année, une célébration met à l'honneur des mères exemplaires issues de chaque gouvernorat, parmi lesquelles, l'une d'entre elles est couronnée "mère idéale de l'année". Il s'agit de femmes qui ont supporté des épreuves difficiles mais qui n'ont jamais cessé d'apporter tout leur amour et leur soutien à leurs enfants, généralement sans se plaindre de leur condition.
Depuis le 14 mars, la mère idéale égyptienne de l'année 2022 s'appelle Waheeda Al-Didamuni Ibrahim Mustafa. Elle est âgée de 58 ans et vit dans le gouvernorat de Sharkia.
Le témoignage de Waheeda
Quand Wahida repense aux épreuves qu'elle a traversé avec ses trois enfants, elle ne peut s'empêcher de verser des larmes de chagrin. Mais ces larmes sont mêlées avec celles de joie et de fierté après avoir été désignée mère idéale d'Egypte. Elle s'est dite honorée par ce prix.
Son histoire est pourtant triste. Son mari, employé à la Direction de l'Agriculture, décède brutalement après neuf années de mariage. Wahida se retrouve alors veuve avec ses trois jeunes enfants à charge âgés de 7, 5 et 2 ans. La pension qu'elle perçoit n’excédant pas 110 livres égyptiennes (soit environ 8 euros), elle est obligée de trouver un travail: "J'ai travaillé quotidiennement sur des terres agricoles et dans un projet de reboisement, avec un salaire ne dépassant pas 40 livres par mois ; Mes enfants, eux, avaient le droit de recevoir 2 livres chacun lorsqu’ils récitaient le Saint Coran, à la mosquée". Ainsi, dans la plus grande pauvreté, elle a déployé beaucoup d'énergie pour permettre à ses enfants d'espérer avoir un bel avenir.
Elle a dû composer avec ses ressources extrêmement faibles; l'équivalent d'environ 10 euros par mois alors que le salaire minimum à l'époque était au moins 5 fois plus élevé. En même temps qu'elle a assuré l'éducation de ses enfants, elle a trouvé des emplois de mieux en mieux rémunérés. Elle est parvenue à financer ses propres études et a obtenu d'ailleurs en 2011 un diplôme en commerce. Elle décrocha par la suite un poste de comptable à la Direction de l'Education au Ministère.
Ses enfants ont tous réussi leur parcours scolaire étonnamment: son fils aîné est diplômé en commerce, sa fille aînée est diplômée en médecine spécialité chirurgie et sa troisième enfant est devenue professeur des écoles. Elle prend toujours autant soin de ses enfants, 29 ans après la disparition de leur père.