Le repassage professionnel du linge, le plus ancien métier de la Menoufia

Abd al-Fattah al-Jundi, un homme âgé d’une soixantaine d’années, a travaillé comme coiffeur quand il était jeune. Il a appris le métier avec son cousin, qui travaillait également comme coiffeur. Il déclare : "Ma langue avait l'habitude de dire des mots doux comme du sucre, c'est pourquoi les clients m'aimaient et traitaient toujours avec moi, malgré la présence de nombreux concurrents.". Mais après des années de métier, le coiffeur égyptien ne supportait plus l’ambiance au salon de coiffure, les valeurs des jeunes ne lui convenaient pas et un nouveau manager lui mettait la pression pour être toujours plus rentable.

Il a donc décidé de changer de métier, et d’embrasser celui de repasseur, qui se trouvait être le métier de ses parents. L’homme est spécialisé dans le repassage des vêtements d’homme et c’est une profession qu’il connaît bien, puisqu’il a été élevé par un professionnel du repassage, explique-t-il, et l'a enseigné à son fils Saïd. "L’amour de ma mère et de mon père était la chose la plus importante dans ma vie. J’ai donc choisi d’exercer le même métier que mes parents ! J’ai d’abord été leur employé et leur donnait une partie de mes revenus. Alors Dieu m'a honoré et j'ai ouvert ma propre boutique…", relate Abd al-Fattah.

Aujourd’hui, c’est son propre fils Saïd qui l'aide dans sa modeste boutique de repassage de la ville de Bagour, dans la province de la Menoufia. Il repasse le linge de sa clientèle à l’aide d’un fer à repasser en fonte, comme on le faisait au 19ème siècle : le rendu est tout simplement impeccable ! L’oncle Abd al-Fattah, comme on le surnomme dans la ville, est le plus vieux commerçant repasseur de la Menoufia.