En pleine campagne électorale, le président sortant Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à envoyer l’armée algérienne à Gaza non pas pour combattre les Israéliens, mais pour accompagner des médecins qui apporteront des soins aux blessés. Une déclaration qualifiée de "peu sérieuse mais populiste" par le journal Marianne, qui affirme que cette déclaration a pour but de redorer le blason de Tebboune. Et pourtant, le président de l’Algérie l’a fait dans un contexte de réussite politique générale indéniable.
Et la journaliste de Marianne de rappeler que la dernière fois que l’Algérie a décidé d’entrer en guerre contre l’État israélien, c’était en 1973 lors de la guerre du Kippour. À l’époque, aux côtés des armées égyptienne, syrienne et libanaise, une dizaine d’autres pays avaient envoyé des contingents militaires, dont l’Algérie. L’entité sioniste, soutenue par les Etats-Unis – qui sont les véritables belligérants de toutes les guerres qui ont lieu au Proche-Orient – a vaincu les armées des pays arabes dix-huit jours plus tard, avec les conséquences que l’on sait : La Nakba, cet exil forcé de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens, des malheurs à n’en plus finir, la désillusion des Israéliens pacifistes qui rêvaient d’un Etat judéo-arabe, à l’instar d’Hanna Arendt.
Plus de cinquante ans après, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé publiquement, le 18 août 2024, attendre de l’Égypte l’ouverture de sa frontière afin de pouvoir intervenir dans la bande de Gaza. Il ne serait pas prudent d'envoyer des civils, à savoir des médecins, sans une garde militaire. "Nous n’abandonnerons jamais Gaza. Je vous jure par Allah le Tout-Puissant, si seulement ils [les Égyptiens] nous aidaient et nous ouvraient la frontière entre l’Égypte et Gaza… nous savons ce que nous avons à faire", a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que "l’armée est prête".
Cependant, bien que le soutien du président Tebboune aux Gazaouis ne manque pas de courage, rappelons que combattre l’Etat sioniste dirigé par Netanyahou, directement ou indirectement en envoyant de l'aide aux Gazaouis, revient en réalité à intervenir militairement contre les États-Unis, qui ont pensé à encercler les pays arabes. Il suffit de voir la carte des bases militaires américaines.