Y-a-t-il une pénurie de farine en Algérie?

Usine de transformation du blé en Algérie
Usine de transformation du blé en Algérie

D'un côté de nombreux médias algériens, et des médias relais à l’international, annoncent une pénurie de farine en Algérie, à l’origine d’une augmentation du prix du pain, et de l'autre côté le Ministère du Commerce dément. Les médias algériens s'acharnent à faire peur à la population et attribuent très volontiers ce "terrifiant" phénomène à une incompétence du gouvernement actuel, voire même, lui prête une intention malfaisante.

Le directeur général de la régulation et l'organisation des marchés au Ministère du Commerce, Sami Koli, a affirmé, début août que la farine était disponible sur les marchés en quantités "suffisantes".

Pourtant, les Algériens ont pu constater que la farine de blé utilisée pour leur baguette de pain a été remplacée par de la farine de semoule et cela est très étrange, surtout quand on pense que le prix de la semoule est plus élevé que celui de la farine!

M. Sami Koli affirme également que les minoteries, au nombre de 432 sur le territoire national algérien, produisent actuellement sans relâche, ajoutant qu'aucune interruption technique n'est tolérée afin de parer à toute éventualité ou en cas d’urgence.

Une minoterie est un grand établissement où se préparent les farines de céréales qui doivent être livrées au commerce. S’il est incontestable que les Algériens voient le prix du pain augmenter sans cesse, il n’en demeure pas moins que la responsabilité de cette désorganisation ou de cette soudaine prétendue pénurie n'est pas forcément celle dénoncée.

Les boulangers quant à eux expliquent que la hausse du prix de la baguette est due à l'augmentation des salaires et des charges (environ 50 % dans le prix de revient), le prix des matières premières ne représentant "que" 25 % du prix de la baguette. L'utilisation de la semoule par les boulangers n'est qu'un prétexte pour pouvoir justifier l'augmentation du prix et donc de leur marge auprès de leurs clients. La pandémie de Covid-19 a fait du tort aux commerces, et tous les moyens sont bons pour renflouer les caisses.

Ce n'est donc pas une pénurie de farine mais une augmentation du prix qui s'opère. Par contre, des rumeurs sont colportées afin d'amplifier le phénomène, le présenter comme une crise afin de déstabiliser le pays. Et à qui peut profiter un tel crime?

Au Maroc qui "mène une sale guerre" contre l'Algérie. Un Etat algérien qui rejette "les complots contre les peuples opprimés", réitérant la mise en garde contre la "folie" du régime marocain. D’ailleurs, peu concernés par les problèmes du peuple marocain qui manque de tout, les mêmes ministères marocains s’empressent de diffuser des informations sur les prétendues pénuries en Algérie! Pourquoi? Le conflit autour du Sahara occidental rend les Marocains particulièrement nerveux et le programme politique semble se limiter à critiquer ou à se moquer des problèmes du commerce algérien.

Nous serions bien tentés de leur rappeler pourtant que l’Algérie est un pays fort qui dispose de réserves de pétrole, de blé, de métaux divers et du meilleur Indice de développement humain (IDH) du Maghreb. [source: Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)]

En sachant cela, notre Ministère du Commerce sait ce qu’il lui reste à faire, à savoir mieux expliquer la situation et davantage rappeler à l'ordre les médias qui préfèrent la critique facile, tant voulue par le voisin qui ne cache plus son hostilité désormais, plutôt que d'informer et dire la vérité, ainsi que de faire preuve d'unité nationale.

Quant aux "amis" sahrat maghribia (sorciers marocains, en arabe) ils ont eux, tout intérêt à se taire. Les intrigues de la part des dirigeants marocains sont très vite démasquées, et leur répétition, leur intensification ne va faire qu'alimenter une escalade de tensions entre les deux pays, qui ne va rien donner de bon.

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Mis en ligne : Mercredi 18 Août 2021
 
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