Le secrétaire d'Etat américain s'est rendu dès le 30 mars 2022 en Algérie pour clore sa tournée diplomatique en Afrique du Nord.
Une opération séduction des Américains en Algérie
Les Américains et leurs vassaux européens sont biens ennuyés. Avec le conflit Ukraine - Russie, le camp occidental a voulu se passer des productions énergétiques et agricoles de la Russie comme moyen de rétorsion. Mais ces fins stratèges sont désormais obligés de trouver, à la dernière minute, des fournisseurs alternatifs.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et sa délégation se sont donc rendus en Algérie, le 30 mars 2022, afin d'évaluer les possibilités pour l'Europe et les USA de se fournir en pétrole et en gaz. Les Américains ont discuté des possibilités de collaboration entre les USA et l'Algérie avec le président Abdelmadjid Tebboune, et le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
La délégation américaine a tenu un discours moralisateur aux représentants algériens: "Dans le cas de l’Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime", a déclaré M. Blinken, rappelant que l'Algérie s'était abstenue de voter aux Nations Unies pour condamner l'invasion russe en Ukraine. Une bien étrange méthode pour venir par la suite négocier des achats de matières premières ...
L'intérêt soudain des Américains pour l'Algérie place ce dernier pays en position de force. Les dirigeants algériens n'ont pas manqué d'exploiter enfin cette position avantageuse. Après des décennies de soutien direct par les Américains des dirigeants marocains et leur expansion dans le Sahara Occidental, l'occasion était trop belle pour les Algériens de ne pas placer cette question trop longtemps éludée au centre des négociations.
L'Algérie reste fidèle à la Russie
Mais si les dirigeants algériens ont pu discuter franchement de sujets que les Américains évitent soigneusement, ou dans lesquels ils apportent un soutien aux opposants, ils n'ont pour autant pris aucun engagement auprès de M. Blinken. La fidélité, mais aussi la dépendance de l'Algérie à l'égard de la Russie est très grande.
L'Algérie, deuxième consommateur au monde de blé, dépend du blé venant de l'Union Européenne. L'Algérie entretient de très bonnes relations avec la Russie et importe également, dans une moindre mesure, du blé russe. Si les spécialistes annoncent une probable famine mondiale, il devient dès lors important pour les Algériens de ne pas se limiter dans leurs fournisseurs et de conserver les approvisionnements russes. Par ailleurs, l'Algérie achète ses équipements militaires principalement à la Russie. Sur le plan stratégique et militaire, c'est un partenaire incontournable.
Que choisira l'Algérie...?