Algérie en deuil, assassinat de 3 Algériens par des drones militaires

Obsèques musulmanes
Obsèques musulmanes

Trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla qui se situe entre la Mauritanie et l'Algérie. Le communiqué de la présidence algérienne du 1er novembre 2021 indique également que ces trois Algériens ont été assassinés avec un "armement sophistiqué" sans plus de détails.

La présidence algérienne n'a pas fait de commentaires à propos des responsables de cet acte. De nombreux observateurs ont pourtant pointé du doigt la responsabilité directe de l'armée marocaine. Si le communiqué ne parle que d'armement sophistiqué, il a été révélé par d'autres sources, médiatiques notamment, qu'il s'agissait de drones de combat lourdement armés. Or, Rabat avait pris livraison, à la mi-septembre, d'une première commande de drones de combat turcs selon la presse marocaine. La responsabilité du Maroc est donc crédible, bien qu'aucune preuve n'existe pour le moment quant à l'utilisation de leurs drones. Les autorités marocaines ont réagi en disant qu'elles n'étaient pas responsables et ont immédiatement accusé les forces armées du Front Polisario d'avoir commis cette attaque aux drones. Une accusation ridicule quand on sait que le Front Polisario ne dispose pas de ce genre d'équipement de pointe, très couteux. Mais ce n'est pas la première fois que les responsables marocains pratiquent l'inversion accusatoire...

Oeuvrer à la sécurisation des frontières

L’Algérie œuvre à la "sécurisation de toutes les régions du pays" a déclaré ce lundi à Alger le ministre de l’Intérieur, Kamal Beldjoud en marge de l’ouverture de la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien. Mais M. Beldjoud a déclaré surtout que l’assassinat des trois ressortissants algériens était un "acte criminel lâche perpétré par le Makhzen".

Mohamed Salem Ould Merzoug, le ministre de l’Intérieur mauritanien est à Alger dans le cadre de la réunion de la commission mixte algéro-mauritanienne. Le ministre mauritanien, de son côté, a déclaré que les relations "historiques" entre l’Algérie et la Mauritanie "se caractérisent par le bon voisinage et le travail au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères". Il a souligné que son pays allait "continuer à assurer le bon voisinage et la paix et respecter les chartes du droit international".

Les dépouilles des trois ressortissants algériens ont été transférées dimanche vers les wilayas de Laghouat et Ouargla, où elles ont été inhumées, dans une atmosphère de recueillement lourde d’émotions. Évacués dimanche matin depuis l'hôpital de "Si El-Haouès" à Tindouf, les corps ont ensuite été transportés vers leurs lieux de résidence.

La dépouille de Hmida Boumédiène a été acheminée vers Ain-Madhi et celle de Brahim Arbaoui vers Aflou pour leur inhumation. Une foule nombreuse est venue assister à l’enterrement et accompagner ces chouhada (martyrs) à leur dernière demeure, en présence des parents et proches ainsi que des autorités locales civiles et militaires.

Le corps de la troisième victime, Ahmed Chtem, a été acheminé puis inhumé au cimetière de Béni-Thour. Dans son oraison funèbre, le directeur des Affaires religieuses et des Wakfs d’Ouargla, Mohamed Hassani, a indiqué que "nous comptons aujourd’hui de nouveaux martyrs, victimes d’une agression traitre et criminelle, et qui viennent s’ajouter à la déjà longue liste des Chouhada de l’Algérie".

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Mis en ligne : Mardi 9 Novembre 2021
 
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