Le keffieh palestinien, également connu sous le nom de hitta, est un couvre-chef en coton ou en lin noir et blanc, qui s'est transformé, au fil du temps, en un symbole de la lutte nationale palestinienne contre la domination coloniale britannique, puis sioniste.
Le mot "keffieh" était absent des anciens dictionnaires arabes, à l'exception d’un dictionnaire datant du XVIIIe siècle, nommé "Taj al-Arous", dans lequel Mortada al-Zubaidi – un intellectuel égyptien renommé dans tout le monde islamique – lui donnait cette définition : "un accessoire en tissu qui enveloppe la tête". Autrefois, le keffieh était appelé le hitta, qui, en arabe, au sens propre veut d'abord dire "prudence".
Histoire du keffieh palestinien
Il est difficile de retracer l'histoire du keffieh en Palestine, mais nous sommes sûrs que c’était avant tout l’accessoire des gens modestes et des paysans. Les citadins et les notables portaient un chapeau en feutre rouge appelé tarbush ou fez.
Lors de la révolution de 1936 contre l'occupation coloniale britannique, les paysans révolutionnaires se servaient de leur keffieh pour cacher leurs visages afin de ne pas être arrêtés ou dénoncés. Plus tard, les citadins se mirent eux aussi à le porter afin de semer la confusion car les Britanniques se mirent à arrêter tous ceux qui portaient le keffieh, en pensant qu'ils étaient des révolutionnaires.
Après que les autorités britanniques ont tenté d’interdire le keffieh, les civils palestiniens (quelle que soit leur classe sociale) ont commencé à le porter en signe de solidarité, rendant difficile pour les forces d’opposition de distinguer leurs camarades révolutionnaires dans la foule. La tâche des Britanniques devint difficile, en effet, lorsque tous les jeunes et les anciens se mirent à porter le keffieh à la ville comme à la campagne.
Durant le XXème siècle, le keffieh est devenu si populaire au sein de la société palestinienne dans son ensemble qu’il n’est plus le marqueur d’une classe sociale, mais un symbole de l’identité et de la résistance palestiniennes.