Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a exprimé son inquiétude, ce dimanche 23 mai, de voir le conflit palestino-israélien déboucher sur la mise en place d'un apartheid.
En précisant que pour éviter cela, il faut impérativement qu'une solution à deux États puisse naitre entre Israéliens et Palestiniens.
Il a expliqué que : 'Dans des villes israéliennes, les communautés se sont affrontées et cela s'est soldé par un fragile cessez-le-feu conclu le 20 mai.'
'C'est la première fois et ça montre bien que si d'aventure on avait une autre solution que la solution à deux États, on aurait alors les ingrédients d'un apartheid qui durerait longtemps'.
'Le risque d'apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. Même le statu quo produira un apartheid.', avait-il expliqué.
La réaction d'Israël ne s'est pas fait attendre et a été d'une grande agressivité, alors qu'on s'attendait à ce qu'elle soit apaisante et rassurante.
Benyamin Netanyahu a déclaré : 'Je voudrais exprimer ma vive protestation contre le gouvernement français concernant les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, faites lors d'un entretien télévisé'. Le cynique Netanyahou, alias El padrino, a précisé : 'En Israël, tous les citoyens sont égaux devant la loi, quelle que soit leur origine.'
Puis de renchérir : 'Nous n'accepterons aucune tentative hypocrite et fausse de nous enseigner la morale à cet égard'.
On peut se demander si les Français s’offusqueront de cette dernière remarque qui clairement indique que M. Netanyahu pense que la morale du peuple israélien est bien au-dessus de celle des Français. Des brouilles diplomatiques ont eu lieu pour moins que cela. En tout cas, il n’entend pas se faire donner de leçons et a réagi très vivement.
Georges Malbrunot, Grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient, semble s'etre réjouit de cette déclaration côté français en s'exprimant sur les réseaux sociaux ainsi :
'C'est la première fois, me semble-t-il, que la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères met en garde l'État hébreu contre 'un risque d'apartheid' entre populations juive et arabe en Israël'.
La cohabitation entre Juifs et Arabes a volé en éclats dans plusieurs villes mixtes israéliennes, théâtre de violences comme à Lod, au moment où Israël affrontait le mouvement islamiste Hamas dans l'enclave palestinienne de Gaza.
L'armée israélienne et le Hamas, au pouvoir à Gaza, observent depuis le 20 mai 2021 un cessez-le-feu après plusieurs jours de raids israéliens et de tirs de roquettes au départ de l'enclave vers le territoire israélien.
Ces affrontements, qui ont commencé le 10 mai, ont fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants, selon les autorités à Gaza, et 12 morts en Israël y compris un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police. Un terrible bilan humain.
Cette nouvelle flambée de violences 'montre l'urgence de trouver un processus politique', a insisté Jean-Yves Le Drian.
'Il faut engager des politiques de petits pas', a-t-il dit, en se félicitant que le président américain Joe Biden ait 'réaffirmé son engagement sur la nécessité d'avoir deux Etats', hypothèse qui "commençait à disparaître".
"Il faut maintenant faire en sorte qu'il y ait une logique de confiance qui puisse s'instaurer" entre les différentes parties au conflit, a ajouté le ministre.