Lina Soualem réalise un documentaire sur sa famille palestinienne

Lina Soualem bébé avec ses mère et arrière-grand-mère (photo de la réalistratrice)
Lina Soualem bébé avec ses mère et arrière-grand-mère (photo de la réalistratrice)

La réalisatrice Lina Soualem est Algérienne par son père et Palestinienne par sa mère. Elle s’est fait connaître notamment avec un documentaire dédié à ses grands-parents algériens, Leur Algérie, salué par la presse française. Et elle vient de réaliser un film sur l’histoire de sa famille palestinienne : Bye bye Tibériade. Tibériade est la capitale de la Galilée, dans le nord de la Palestine.

Lina Soualem a voulu raconter l’histoire des femmes de sa famille, côté palestinien. Une histoire qui s'inscrit dans une autre Histoire, marquée par d’importants événements qui ont chamboulé des millions de vies au Moyen-Orient. Le film est composé de scènes familiales tournées par la réalisatrice, ainsi que d’archives familiales, comme des images de vacances, un mariage dans un village palestinien, tournées par le père de Lina Soualem, l’acteur algéro-français Zinedine Soualem, au début des années 1990. Le film comporte aussi des archives historiques : celles de la Palestine, de la Nakba, de Yarmouk, le premier camp de réfugiés palestiniens bâti en banlieue sud de Damas, par les réfugiés palestiniens en 1957.

Lina Soualem
Lina Soualem

A ces images historiques se mêlent des scènes intimes d’une famille palestinienne originaire de Tibériade, et qui en a été chassée en 1948. La mère de la réalisatrice est l’actrice Hiam Abbas. Elle raconte l’histoire du village de Deir Hanna, où ses grands-parents ont dû s’installer après la Nakba. Elle montre le Liban, la Syrie, la Jordanie… Les pays arabes voisins des Palestiniens et dont ils ont été privés au lendemain de la création de l’État d’Israël en 1948.

Hiam Abbas et Zinedine Soualem
Hiam Abbas et Zinedine Soualem

Malgré son attachement à la terre de Palestine, la mère de Lina Soualem a préféré quitter la Palestine, plutôt que de mourir socialement ou physiquement. Elle ne se sentait plus chez elle dans ce village de Galilée, elle qui rêvait de devenir actrice sans être soumise au diktat des conventions sociales. Si la présence palestinienne en plein Israël est une forme de résistance, le village de ses grands-parents fait penser de nos jours à une colonie israélienne et non plus à une communauté de Palestiniens, avec une base militaire de l’armée et un village récemment construit par les Israéliens sur des terres confisquées.

C’est la naissance de sa fille Lina qui a poussé Hiam à renouer avec les siens et à revenir au village familial lors des vacances d’été. Il s’agit pour elle de transmettre sa culture natale à sa fille. Là-bas, en Galilée, on parle l’arabe palestinien bien entendu, mais on aime aussi l’arabe littéraire, à l’écrit, il est partie intégrante de l’identité palestinienne et de la mémoire familiale : "Qu’est-ce que j’aurais aimé que tu le connaisses !", s’exclame la mère en s’adressant à sa fille.

Source de cet article : Orient XXI "Bye bye Tibériade". La mémoire familiale, archive de la Palestine

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Mis en ligne : Dimanche 25 Février 2024
 
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