Le chanteur américain Justin Bieber a donné un concert à Djeddah en Arabie saoudite, le dimanche 5 décembre 2021. Dans une salle comble, la star de la pop a entonné ses succès populaires devant un public de fans. Le concert a été donné dans le cadre du Grand prix de Formule 1 d’Arabie saoudite, remporté par Lewis Hamilton.
Il y a eu de nombreux appels au boycott de la part de militants des droits humains lorsque le concert fut annoncé. En effet, toute personnalité publique désirant se rendre sur le sol de l'Arabie saoudite donne une occasion de rappeler au Royaume des Saoud que les droits aux personnes ne sont pas respectés.
Une grande campagne d'influence avait été mise en oeuvre dans le but de convaincre l’artiste américain de renoncer à sa prestation pour protester contre le régime saoudien qui musèle toute critique. L’épouse du chanteur, Hailey Baldwin Bieber, a publié une vidéo de l’évènement sur son compte Instagram en ajoutant quelques mots d’encouragement pour son conjoint.
D’autres vidéos du spectacle ont aussi été publiées sur les réseaux sociaux montrant l’artiste sur scène habillé de rouge. Il y a quelques années à peine, ce genre d’évènement aurait été tout simplement inimaginable en Arabie saoudite, où des normes ultraconservatrices étaient imposées à la société. Les concerts étaient interdits et les hommes et les femmes célibataires devaient être séparés dans les lieux publics. Le prince héritier Mohammed ben Salmane est derrière ces grands changements. Certains spécialistes expliquent cette politique de l'Arabie par la volonté de mettre au pas le royaume par rapport à l'Occident car elle chercherait à attirer davantage de capitaux étrangers et créer de l’emploi pour la jeune génération.
Toutefois, pour les groupes de défense des droits de la personne comme Human Rights Watch, ces évènements avec de grandes stars ne visent qu’à détourner l’attention du terrible bilan du royaume saoudien en matière de droits de l'homme. Des critiques à prendre avec du recul toutefois, car les indignations de ces organisations de "défense des droits de l'homme" sont à géométrie variable, ces organisations ne sont pas aussi virulentes et se montrent étrangement plus conciliantes lorsqu'il s'agit de critiquer les comportements criminels et irrespectueux d'Israël par exemple.
À travers la tourmente et la campagne de boycott, Justin Bieber est demeuré muet sur le sujet. La veuve du journaliste assassiné par le régime, Jamal Khashoggi, avait pourtant, en vain, ajouté sa voix au grand nombre de personnes appelant le chanteur à annuler son concert.
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