La violence à l'encontre des femmes dans les sociétés arabes

Petite fille d'Amel Faten Harbi, série égyptienne
Petite fille d'Amel Faten Harbi, série égyptienne

Le monde des Hommes s'est toujours accordé à dire que le rôle des femmes était vital, important. Des citations célèbres et répandues de par le monde telles que "Les femmes sont les piliers de la société" ou encore "Une société qui ne protège, ne respecte et n'honore pas ses femmes ne peut prétendre être civilisée" montre l'importance des femmes dans une société! Et pourtant la violence à l'égard des femmes a toujours été un fléau. Il y a un manque de sincérité, de cohérence entre la glorification nécessaire des femmes et cette réalité de mépris et de violence à leur égard.

Une femme ne peut être représentée par une chanteuse ou une starlette, c'est bien trop réducteur. Une femme c'est avant tout une mère qui donne la vie et qui nourrit, une éducatrice, une soeur, une fille vertueuse qui cultive ses délicates qualités, suscitant amour et admiration: elle apporte le complément nécessaire à l'homme de sa vie. On peut souligner les propos tenus par le révolutionnaire Che Guevara, lors de sa visite en Algérie en 1963, qui déclarait alors: "Apprenez à vos enfants que la femme est la compagne, la patrie et la vie.".

La société moderne, qui tend à se développer sur l'ensemble de la planète, remplace les sociétés existantes et bouscule les codes et les valeurs traditionnelles. Sous l'impulsion des avancées réalisées dans le domaine des sciences, un accès facilité à la connaissance et à la culture, les lois de la société ont évolué et ont clairement aidé à faire une place plus digne aux femmes dans le monde, en particulier dans les sociétés arabes qui connaissent toujours ce phénomène de détestation de la femme, la misogynie. Toutefois les femmes sont toujours la cible principale de la violence et aucune société, moderne ou ancienne, n'a réellement réussi à apaiser les relations entre les hommes et les femmes.

Une série arabe au sujet de la violence faite aux femmes

Faten Amal Harbi est une série dramatique égyptienne qui fut diffusée lors du Ramadan 2022. Les concepteurs de la série ont décidé de livrer un message essentiel: attirer l'attention sur le fléau social de la violence au sein des sociétés arabes à l'encontre les femmes.

Faten Amal Harbi est à la fois le nom de la série et le nom du personnage principal. C'est l'actrice Nelly Karim qui a incarné le personnage de Faten Amal Harbi. Une femme abusée par son mari violent, interprété par l'acteur Sherif Salama. Lorsque Faten Amal décide de divorcer, le juge lui interdit la garde de ses filles si elle décidait de se remarier. Elle se lance alors dans une nouvelle poursuite judiciaire, contre les institutions d'Egypte, afin de dénoncer l'injustice de la loi sur le statut personnel de la femme égyptienne et d'obtenir la modification de ses articles et dispositions.

Au fur et à mesure que les sociétés s'ouvrent au monde et se modernisent, les lois évoluent mais ce n'est pas automatique. C'est en cela que le féminisme dans les sociétés arabes est légitime et authentique, et ne ressemble pas au féminisme des sociétés occidentales. Rappelons que certains pays font évoluer leurs lois au profit des femmes et peuvent d'ailleurs s'en enorgueillir. Mais en Egypte, il reste encore de nombreuses injustices à corriger afin de donner tous leurs droits aux femmes.

L'actrice Nelly Karim a toujours choisi des rôles dans des films ou séries qui traitent de sujets difficiles. Il s'agit, sous la forme d'une fiction réaliste, de mettre en lumière des situations existantes et intolérables mais aussi d'esquisser des solutions aux problèmes posés. Concernant les lois religieuses, l'actrice ose tout; même si cela est très délicat. Certaines scènes mettent en exergue les difficultés rencontrées lorsqu'une femme cherche à faire progresser la condition féminine au sein de la société, mais montre aussi la difficulté qui consiste à concilier religion et loi.

Le personnage de Faten Amal Harbi suscite admiration et sympathie; c'est une "mère idéale" qui défend son droit à garder ses enfants auprès d'elle, à pouvoir assurer leur protection alors qu'il s'agit d'enfants mineurs, encore très fragiles. C'est ce que ressentirait toute bonne mère, indépendamment de la charia et de la religion. Dans la série Faten Amal Harbi il y avait une question qui se posait en filigrane: qui l'emportera dans cette déchirante question réaliste d'une mère qui se bat pour ses enfants: les lois religieuses ou la passion d'une mère aimante?

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Mis en ligne : Dimanche 15 Mai 2022
 
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