C'est un scandale qui a choqué dans le monde arabe. On sait désormais que l'assassinat de la chanteuse libanaise Suzanne Tamim a été orchestré par un haut dignitaire égyptien. Cette histoire ressemble à un scénario macabre. Ce n'est pourtant pas d'un thriller dont il s'agit mais d'un scandale peu ordinaire, puisque il éclabousse autant le milieu des affaires que la sphère politique égyptiens. La chanteuse libanaise Suzanne Tamim a été retrouvée morte égorgée en juillet 2008 à son domicile de Dubaï. Elle vivait seule et était âgée de 31 ans.
L'enquête menée sur cette affaire criminelle a conclu qu'il s'agissait d'un assassinat. Une sorte de vendetta à la sicilienne (pour ceux qui ne le savent pas, vendetta signifie vengeance), mais sans la dimension tribale. Un grand mystère entoure cette affaire, probablement à cause du fait qu'elle implique un haut dignitaire égyptien, Hicham Talat Moustafa. En effet, la police égyptienne a récemment arrêté un ancien fonctionnaire de police reconverti en tueur à gages, Mouhssen al Soukari, et le célèbre businessman et homme politique Hicham Talat Moustafa.
Les deux hommes, actuellement en garde à vue, devraient être jugés le 18 octobre 2008. Hicham Talat Moustafa a payé son homme de main deux millions de dollars pour accomplir sa mission. Selon l'enquête de police, le meurtre aurait été prémédité longtemps à l'avance et accompli avec beaucoup de méthode; l'assassin étant allé jusqu'à louer un appartement non loin de celui de la victime pour préparer soigneusement son crime. Mais, pas si malin que cela, le malfrat avait acheté l'arme du crime (un couteau de boucher) avec... sa propre carte de crédit (!) et c'est justement l'un des éléments qui a permis de le confondre. Le mobile du crime est quant à lui assez flou mais la plupart des sources affirment que l'homme d'affaires aurait mal vécu une rupture sentimentale avec la victime... Hicham Talat Moustafa était non seulement un homme d'affaires multimillionnaire, mais aussi un sénateur, un membre influent du parti au pouvoir égyptien et un proche du fils du président, Hosni Moubarak. Selon un journal libanais, Suzanne Tamim savait qu'elle allait mourir et avait même préparé son testament.
Elle aurait également prévenu sa mère que s'il devait lui arriver quelque chose, elle et le frère de Suzanne hériteraient des biens de cette dernière. Cela fait froid dans le dos.