Des médias people reparlent de l'atroce meurtre de Suzan Tamim

Suzan Tamim victime d'un meurtre atroce en 2008
Suzan Tamim victime d'un meurtre atroce en 2008

Certains activistes et médias au Liban et en Egypte ont tenté, ces derniers jours, de refaire parler d'une sordide affaire de meurtre: l'assassinat de la chanteuse et actrice libanaise Suzan Tamim.

La jeune femme de 30 ans avait été retrouvée morte en 2008, quasiment décapitée, sur le lit de son appartement situé dans la ville émiratie de Dubaï. Une photo de la victime confirmait, à l'époque, qu’elle avait bien été atrocement égorgée, comme dans un film d’horreur...

L’enquête criminelle avait révélé que Mohsen Al-Sukari avait reçu 2 millions de dollars de la part d’un membre du Conseil égyptien de la Choura (le conseil consultatif constitutionnel d'Egypte) pour tuer Suzan Tamim. Le commanditaire est un homme d'affaires qui a fait fortune dans l’immobilier; il répond au nom de Hisham Talaat Mustafa.

L'enquête avait également pu préciser le mobile auprès de Hisham Talaat. Ce dernier aurait expliqué être tombé amoureux de Suzan Tamim. Mais cette dernière aurait rompu leur relation après l'avoir prétendument escroqué d'une "fortune". Il ne l'aurait pas supporté et aurait alors commandité son assassinat.

Des décisions de justice multiples

L'enquête de police fut rondement menée. Il faut toutefois souligner que le tueur à gages, Monsieur Al-Sukari, n'est pas une "flèche" car il a lui-même grandement aidé, malgré lui, les enquêteurs à remonter jusqu'à lui. Ainsi, ancien officier de police, Al-Sukari avait laissé l'arme du crime sur les lieux avec ses empreintes. Les enquêteurs ont réussi à retrouver le commerce où l'assassin s'était procuré l'arme ayant servi à commettre le meurtre. Al-Sukari a été filmé par la vidéo-surveillance du commerce lors de l'achat de l'arme, et cerise sur le gâteau pour les enquêteurs, il a réglé sa mortelle acquisition avec sa carte bancaire personnelle.

En 2009, un tribunal pénal égyptien a condamné le meurtrier, M. Al-Sukkari, et le commanditaire, Hisham Talaat, à la peine de mort.

Puis, lors d'un procès en appel en 2010, l’exécutant a vu sa condamnation passer de la peine de mort à 25 ans de prison, pour le meurtre qu'il avait commis avec préméditation. Hisham Talaat a vu sa peine de mort réduite à 15 ans d'emprisonnement.

Hisham Talaat avait obtenu une libération anticipée après 8 années passées en prison, pour raison de santé. Une raison de santé qui paraît tout de même un peu légère pour justifier de recouvrer la liberté: il a en effet indiqué au juge d'application des peines qu'il était atteint de diabète.

Durant le confinement général de l'année 2020 en Egypte, dû au Covid-19, le président Abdel Fattah El-Sissi a accordé une amnistie générale à plus de 3000 prisonniers. Mohsen El-Sukari a bénéficié de cette grâce présidentielle et a pu être libéré après 11 années d'incarcération.

A l'époque, nos "fins limiers" de la presse people n'avaient pas relayé l'information. Ce n'est que maintenant qu'ils évoquent avec indignation la libération du tueur de Suzan Tamim, comme si cette sortie de prison était d'actualité en mai 2022...

Le meurtrier retourne en prison pour une autre affaire...

Ce que le public n'a pas su, c'est que Mohsen El-Sukari est retourné en prison, peu après sa libération en 2020. Il fut écroué puis condamné pour une autre affaire.

Le tribunal économique du Caire l'avait condamné, le 5 janvier 2021, à trois ans de prison ainsi qu'à payer une amende de 3 millions de dollars. Mohsen El-Sukari a été reconnu coupable de blanchiment d'argent.

L'enquête financière a révélé que Mohsen El-Sukari avait blanchi de l'argent pour un montant estimé à plus de 1,9 millions de dollars, dont 300 000 dollars qu'il avait déposés dans une banque de la station balnéaire égyptienne de Sharm Al-Sheikh. Par ailleurs, Il disposait de 1,4 million de dollars dans sa résidence dans une banlieue du Caire.

Un buzz qui ne prend pas

Malgré leurs efforts, des activistes et médias libanais et égyptiens n'ont pas réussi à intéresser le public au cas des meurtriers de Suzan Tamim, en 2022. On constate que le fil twitter comptabilise tout juste quelques centaines de tweets depuis le 28 mai 2022.

La plupart des commentaires visent à partager et inciter les internautes à l'indignation, comme celui-ci: "L’assassin a reçu une maison et une forte somme d’argent en échange du meurtre de Suzan Tamim en 2008: c’est grave. Et après avoir été condamné à 25 ans de prison, alors qu'il aurait dû d'ailleurs être condamné à la prison à vie, il est sorti, par amnistie!? Il n’a pas fait 11 ou 12 ans de prison, nos vies ne valent pas plus que ces ordures!?", ou encore ce commentaire: "Ils l'ont abattue comme un mouton, et à la fin ils sortent de prison parce qu’ils sont graciés... La justice de nos jours n'est obtenue que par ceux qui ont de l’argent. Seigneur ait pitié de nous car si la justice n’a pas lieu sur terre, celui qui est plus grand que tous, Dieu, rendra son jugement le fameux Jour du Jugement, et là, personne n'échappera aux mauvaises actions faites".

Leurs efforts poursuivaient, semble-t-il, plusieurs objectifs: la critique du président actuel Abdel Fattah El-Sisi et sa décision de gracier des prisonniers, la critique de l'impunité de certains face à la justice et les violences barbares que subiraient toutes les femmes dans le monde arabe; malgré tout, ce fut un flop, le public n'a pas été intéressé.

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Mis en ligne : Dimanche 29 Mai 2022
 
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