Le site internet Emirates Leaks a dévoilé une face sombre du petit émirat en coulisses du Dubaï Expo 2020. Alors que le discours officiel, de la part des organisateurs émiriens, était de faire la promotion de l'égalité homme femme, ces mêmes organisateurs facilitaient parallèlement la prostitution d'autres femmes....
Dubaï a connu de nombreuses améliorations concernant l'accueil des visiteurs à l'occasion de l'exposition universelle qui se tient en ce moment. Mais de nombreuses constructions d'hôtels et d’appartements privés l'auraient été afin de promouvoir les "travailleuses du sexe". Des femmes qui seraient vues comme un "atout" pour attirer plus de visiteurs à l'Expo. De fait, les organisateurs émiratis ont encouragé la traite des êtres humains et ont favorisé l'économie du sexe, un véritable scandale.
Le site internet Emirates Leaks indique aussi que la situation économique en Europe, désormais si difficile, a aggravé la tendance poussant de nombreuses prostituées à chercher de l'argent ailleurs, notamment aux Emirats. Les Royaumes Unis Arabes sont désormais connus pour être un grand marché aux esclaves, notamment l'Emirat de Dubaï. Exercer la prostitution dans ce royaume s'avère être particulièrement lucratif.
Une coalition d’associations de défense des droits de l’homme a appelé les autorités des Émirats arabes unis à lutter contre la traite et l'esclavage sexuel. Ces associations sont moins promptes à accuser directement les organisateurs du Dubaï Expo 2020, que ne le sont les membres de l'Emirates Leaks. Elles souhaitent que tous les proxénètes soient arrêtés. Elles demandent à ce que les femmes soient protégées et lorsqu'elles signalent ces pratiques aux autorités, qu'elles ne soient pas punies. Des femmes qui ont parfois cru pouvoir se prostituer pour gagner de fortes sommes d'argent, se pensant malignes, en sont venues à le regretter finalement après avoir eu à "honorer leurs prestations" car humiliantes et dégradantes... Ces associations ont réclamé aux autorités des Émirats arabes unis que des enquêtes et des poursuites judiciaires soient menées contre tous les trafiquants d'êtres humains et que la police s'efforce de fermer tous les lieux où se produisent l'exploitation et l'esclavage sexuels.
Un eldorado glauque
Le site israélien "Middle News" a dévoilé des statistiques indiquant que plus de 80% de la population de l'émirat de Dubaï sont des étrangers. Au moins 2% sont des travailleuses du sexe. Ainsi, on estime qu'il y a environ 30 000 femmes de différentes nationalités présentes dans le royaume pour se prostituer.
Les Émirats arabes unis ont développé une communication à l'international pour faire miroiter un véritable paradis au monde des affaires. Les hommes d'affaires les plus riches de la planète s'y rendent afin de profiter d'un cadre propice à leur business et pour vivre dans un luxe sans précédent. Le phénomène du commerce du sexe s'est-il développé parce que les EAU sont devenus un lieu qui accueille les hommes les plus fortunés ou bien était-ce un préalable au succès des EAU pour devenir un lieu incontournable du monde des affaires: difficile à dire. Toujours est-il que la prostitution est omniprésente dans la plupart des hôtels et des boîtes de nuit du royaume. Toutes sortes de filles: brunes, blanches, blondes, étrangères et arabes y sont présentes. D'ailleurs, aucun pays arabe n'est épargné: des filles venant de partout sont à Dubaï et travaillent dans le commerce du sexe.
Les policiers de Dubaï dénoncent le fléau de la prostitution
Dhahi Khalfan, chef adjoint de la police de Dubaï et membre du Conseil exécutif de l'émirat, s'est récemment exprimé à propos de la propagation du commerce du sexe à Dubaï. Lors d'une interview récente à la télévision émirienne, un journaliste lui demandait son avis "sur le fait que la réputation de Dubaï soit celle d'une ville des plaisirs interdits". M. Khalfan a alors déclaré: "Malheureusement, c’est un phénomène bel et bien présent dans les hôtels de Dubaï, et c'est un fléau qui s’est généralisé!".
M. Khalfan dénonce également la multiplication des réseaux de proxénétisme. Ces réseaux sont principalement composés de résidents émiratis soit arabes, soit asiatiques. Le chef adjoint de la police estime que cela nuit gravement à la réputation de Dubaï et que des mesures devraient être prises pour endiguer ces activités criminelles.
Le tourisme sexuel aux EAU décortiqué
La coalition d’associations de défense des droits de l’homme a mené l'enquête et a réussi à obtenir des informations détaillées affligeantes sur le fonctionnement de ce commerce sexuel. Ainsi dans leur rapport, on apprend qu'il est très aisé d'établir un réseau de commerce du sexe à Dubaï. Un homme influent joue le rôle de paravent légal, il s'entoure de proxénètes qui font venir des filles des quatre coins du monde et établissent des contrats. Des proxénètes qui vont ensuite faciliter l'entrée des prostituées et leur installation aux Emirats.
Certaines femmes ont raconté ce qui se passe derrière les portes closes des hôtels et appartements, et dans les coulisses de ce commerce désormais très courant là-bas. Elles sont comme des prisonnières, sous la surveillance permanente de leur proxénète, tel un geôlier. Les prostituées reverseront une partie des revenus qu'elles génèrent chaque jour avec l'aide de leur "protecteur".
Les clients sont démarchés dans les hôtels. Mais le tourisme sexuel étant développé, de nombreux clients prennent rendez-vous à l'avance de l'étranger. Les filles du réseau sont présentées sur des albums de nus en poses sexy. Une fois que le client a spécifié son désir pour l'une des victimes du commerce du sexe, un prix est convenu, généralement élevé selon le type de fille et la couleur de sa peau. Certaines ressortissantes des pays du Maghreb sont réputées plus loyales vis-à-vis de leurs proxénètes et sont donc monnayées bien plus cher que les autres victimes. Les travailleuses du sexe russes sont très courantes à Dubaï. Elles sont plus représentées que les autres femmes d’autres nationalités, parce "qu’elles ont la réputation de bien faire leur métier et pour la beauté de leur corps". Quel cauchemar, on parle d’êtres humains!
Le rapport de la coalition de ces associations explique que le manque de volonté de la part des autorités émiriennes vient de la croyance que toute restriction dans le commerce du sexe impactera négativement et de façon très significative les revenus du tourisme dans le royaume.
Le commerce du sexe fait des victimes
Le commerce du sexe fait de nombreuses victimes et il est rare que les médias s’intéressent à leur témoignage. Les femmes qui se prostituent et qui bénéficient d'attention des médias parlent plus de leurs gains que de leur calvaire.
Par exemple, le journal britannique "The Sun" a récemment publié, dans un reportage, le témoignage d'une femme de nationalité russe, se faisant appeler "Michaela". Agée de 25 ans, elle explique se prostituer tous les jours mais "seulement" 5 fois par jour, pas plus. Elle affirme gagner près de 700 000 dollars par an. Cela signifie que son revenu mensuel dépasse 58 000 dollars, soit une moyenne de deux mille dollars par jour. Une coquette somme quand on pense que certains seraient heureux avec 2000 dollars/euros par mois.
Il serait bon de garder à l'esprit que la vie de ces femmes n'est pas enviable, qu'elles sont nombreuses à essayer de trouver de l'aide auprès des autorités lorsqu'elles n'en peuvent plus et qu'elles parviennent à tromper la vigilance de leur "protecteur". Plus question alors de vanter leurs gains, elles racontent un calvaire humiliant et dégradant qui va bien au delà de ce que ces sommes en jeu seraient capables d'acheter.