Israël viole l'accord de cessez-le-feu avec le Liban

Un Libanais qui fuit la guerre menée par Israël contre le sud Liban (novembre 2024)
Un Libanais qui fuit la guerre menée par Israël contre le sud Liban (novembre 2024)

Alors qu’un accord de principe pour une trêve avait été conclu après deux mois de supposé conflit entre Israël et le Hezbollah, l'Agence nationale de presse du Liban a rapporté que quatre chars israéliens avaient pénétré dans le quartier ouest de la ville de Khiam, seulement deux jours après la conclusion de l’accord de cessez-le-feu.

L'agence a rapporté qu'un char Merkava – un char blindé pour affronter le désert – avait bombardé une maison à la périphérie de Burj al-Muluk, dans le district de Tel Nahas, et que l'armée de l'occupation avait bombardé les zones de Talusah, Markaba et Bani Hayyan, tout en sachant que la ville de Markaba a été témoin d'opérations de ratissages des terres et des maisons.

Des bulldozers des forces d'occupation ont été observés en train de déraciner des oliviers dans la ville de Kfar Kila. Rappelons que cet acte qui semble anodin, est en réalité catastrophique puisqu’au Liban, l'olivier est, juste après le cèdre, un symbole national et le deuxième arbre sacré du pays. Des recherches archéologiques en Méditerranée prouvent qu'on extrayait l'huile d'olive dès le IVe millénaire avant J.C. au Liban ainsi qu’à Chypre et en Crète. Aujourd'hui, de nombreuses familles libanaises vivent de la culture de l'olivier.

Depuis le début de son offensive terrestre, l'armée israélienne a effectué des incursions dans plusieurs villages situés à la frontière israélienne avec le Liban, dynamitant des maisons et affirmant détruire des tunnels du Hezbollah, avant de se retirer. Désormais, l'armée israélienne continue ses frappes sur le sud et l'est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth, parce qu’il s’agirait de "bastions du Hezbollah pro-iranien" ! Mais que veut dire "pro-iranien", quand on sait que l’Iran ne mène pas de guerre contre Israël ?

Depuis le début de ces frappes intensives le 23 septembre 2024, plus de 3000 personnes ont été tuées, selon un décompte basé sur les données du ministère libanais de la Santé. Khiam, une grande bourgade du sud du Liban, abritait à l'époque de l'occupation israélienne une prison gérée par l'Armée du Liban sud, une milice supplétive d'Israël, créée en 1976 et dissoute en 2000. Les troupes israéliennes s'étaient retirées de la région en mai 2000, après 22 ans d'occupation. En effet, cette année-là, à la suite d'une promesse de campagne électorale, le Premier ministre nouvellement élu Ehud Barak avait retiré les forces israéliennes du Sud-Liban conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies, pourtant adoptée en 1978, déjà. Et voilà qu’en 2024, Israël s'arroge le droit d'envahir cette partie du Liban, au motif de combattre le Hezbollah.

Ratissage avec des mitrailleuses

L'Agence nationale de presse du Liban a rapporté, aujourd'hui vendredi 29 novembre, qu'un obus d'artillerie israélien était tombé sur des tentes dressées par des Libanais et que l'occupation israélienne menait également, de temps à autre, des opérations de ratissage avec des mitrailleuses, ce qui constitue une nouvelle violation de l'accord de cessez-le-feu. Mais au-delà de ça, il s'agit d'un énième crime contre l'humanité. Selon le droit international humanitaire, il est interdit d’utiliser des armes qui frappent sans discrimination les civils et les soldats d'une armée.

L'agence a rapporté que les forces d'occupation israéliennes avaient ouvert le feu sur de simples citoyens qui s’étaient rassemblés dans des tentes, lors des funérailles d'un habitant de la ville.

Après ce massacre perpétré par les Israéliens, le porte-parole de l'armée d'occupation israélienne, Avichay Adraee, a averti les Libanais de plusieurs villes du Sud de ne pas se déplacer vers la frontière israélienne. Selon The Economist, environ 500 000 personnes ont fui le Liban depuis septembre 2024, en direction de la Syrie, qui est elle aussi victime de la machine sanguinaire israélienne. Plus de deux tiers d'entre eux sont en fait des Syriens qui avaient justement trouvé refuge au Liban.

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Mis en ligne : Vendredi 29 Novembre 2024
 
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