La violence gratuite et les morts par arme à feu augmentent à Tripoli

La ville de Tripoli est devenue très dangereuse
La ville de Tripoli est devenue très dangereuse

Au grand étonnement des Libanais, récemment, un citoyen de Tripoli (Nord du Liban) a tiré avec une arme à feu sur un homme appelé Abdullah Issa, en visant sa tête, après qu’ils se soient disputés sur la priorité de passage à un rond-point! Les Libanais sont effarés de constater à quel point il est facile de tuer au Liban. C’est, pour les Libanais, un indicateur qui ne trompe pas, celui selon lequel les villes du Nord, mais aussi certaines villes du Sud, sont délaissées par l’Etat. "Ce qui s'est passé n'est pas le premier accident de ce genre et ne sera certainement pas le dernier.", a déclaré à la télévision libanaise, un citoyen interrogé… Car, voyez-vous, pour les citoyens libanais, il est devenu urgent de s’équiper d’armes pour tuer les vieillards et les jeunes enfants qui meurent de faim… Qui restera-t-il à tuer alors…?

Ce qui est effarant, c'est que les bruits de balles qui résonnent dans les rues de Tripoli sont devenus si courants, que les gens commenceraient à s'y habituer. Les vols à la tire se sont multipliés ces derniers temps, mais lorsque la victime s'en rend compte, le voleur dégaine une arme à feu et cela, c'est quelque chose de nouveau pour les Libanais... Selon des sources tripolitaines, la pauvreté, d'une part, et le fait que l'État n’assume plus ses obligations, d'autre part, sont les ingrédients idéaux de la naissance des gangs de rue et de la propagation de la loi de la jungle! Et c'est précisément ce qu'il se passe à Tripoli où on voit se développer un marché d'armes qui sont généralement fabriquées en Turquie. Depuis l'effondrement de la monnaie libanaise, une arme coûte environ mille dollars américains: Bien que le Liban soit frappé par l’extrême pauvreté, des Libanais parviennent à réunir la somme nécessaire pour acheter un pistolet, que cela soit pour se défendre face à la montée de la violence ou pour participer à des activités criminelles.

Les sources, en effet, indiquent que la demande croissante d'armes à Tripoli s'explique par deux raisons. La première est le besoin des citoyens de se sentir en sécurité; ce besoin les pousse à acheter une arme qu’ils dissimulent dans leur maison où sont aussi stockées leurs économies, car ils ont perdu confiance dans les banques… En parallèle, des réseaux de criminels se sont développés, or ils ont besoin d’être équipés en armes pour perpétrer leurs crimes, et c'est ce qui a fait de bon nombre de villes, des arènes riches en armes, et pauvres en loi et en ordre.

Un petit garçon libanais pauvre, mange du pain qu'on lui a donné!
Un petit garçon libanais pauvre, mange du pain qu'on lui a donné!

Il ne fait aucun doute qu’il n’y a plus de justice car celle-ci est défaillante dû à l’instabilité du pays, qui est un facteur déterminant pour encourager les criminels qui ont pris de la graine: les délinquants et autres criminels ont conscience du fait que la justice n’est pas en mesure de faire correctement son travail; en outre, les prisons sont actuellement surpeuplées. A Tripoli règne la loi du plus fort, la terreur, et l’Etat n’est pas en mesure de mettre en place des moyens de dissuasion.

Les plans de sécurité n'ont pas réussi à Tripoli, car la sécurité ne s'impose pas seulement par la force et ne s'impose pas quelques jours dans le mois, comme ce fut le cas, ces derniers temps. Les gens ont peur car ils risquent de ne plus avoir de quoi manger et se soigner… et ça, les politiciens tripolitains en tiennent-ils compte? Les services de police nationaux ne veulent pas dire que la ville de Tripoli est abandonnée à son sort, mais ils avertissent que l'utilisation d'armes doit urgemment alerter les membres au pouvoir, sinon ce qu'il s'est passé dans la rue, en plein jour, pour une raison ridicule deviendra chose normale.

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Mis en ligne : Vendredi 23 Décembre 2022
 
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