Le conflit israélo-palestinien s'étend au Liban

Immeuble bombardé par Israël au Liban, septembre 2024
Immeuble bombardé par Israël au Liban, septembre 2024

Un important chef du parti libanais Hezbollah a été tué vendredi 20/09/2024 dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth. La frappe en question a fait au moins 14 morts. Le conflit qui a commencé à Gaza se déplace désormais vers le Liban et c’est tout aussi scandaleux. Israël n’a aucun égard pour les principes humanitaires et les lois internationales : Il bombarde sans honte ni vergogne des immeubles d’habitation d’un pays libre et souverain.

Rappelons que récemment, des membres du Hezbollah avaient déjà subi une série d'explosions meurtrières, imputées à Israël. En effet, les explosions occasionnées par l'armée israélienne, qui ont eu lieu mardi et mercredi, ont fait 37 morts et 2931 blessés. Très inquiet, le porte-parole de l'ONU a appelé vendredi à la "désescalade" et à la "retenue maximale".

Mort d’Ibrahim Aqil

"Des avions de combat de l'armée de l'air israélienne ont effectué une frappe ciblée (...) éliminant Ibrahim Aqil, chef de l'unité des opérations du Hezbollah libanais, commandant de l'unité Radwan", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne.

Le Hezbollah a confirmé la mort d'Ibrahim Aqil. "Ibrahim Aqil, un de nos grands dirigeants, a été tué sur la route de Jérusalem", selon la formule utilisée par le Hezbollah pour désigner les victimes d'Israël. Une source proche du Hezbollah a indiqué qu'Aqil avait été tué "lors d'une réunion avec des commandants".

Quatorze personnes ont péri dans le raid et 66 autres ont été blessées, dont neuf grièvement, selon le ministère libanais de la Santé, qui a souligné que les secouristes s'attendaient à découvrir davantage de victimes sous les décombres.

Il s'agit du deuxième haut commandant militaire du Hezbollah lâchement assassiné par Israël en moins d’une année.

Agression terroriste

Ibrahim Aqil était recherché par Washington qui l’accusait d’être le commanditaire des attentats anti-américains de Beyrouth en 1983. Toutefois, il est étonnant que son élimination soit devenue la priorité d’Israël, qui n’aura pas hésité une seconde à frapper un immeuble d’habitation, qui s’est effondré et a donc fait plusieurs victimes. Ironiquement, l'armée israélienne a assuré ne pas rechercher "d’escalade" dans la région.

"Le ciblage d'une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l'ennemi israélien ne tient compte d'aucune considération humanitaire", a dénoncé le Premier ministre libanais, Najib Mikati.

Le Hamas a condamné une "agression violente et terroriste" et l'Iran une "violation flagrante (...) de l'intégrité territoriale du Liban", chose que peu de pays occidentaux osent affirmer.

Israël prétend cibler des bastions libanais du Hezbollah

Selon l'agence de presse libanaise ANI, l'armée israélienne avait multiplié les raids aériens dans le sud du Liban ces derniers temps. Mais dans la seule soirée du jeudi 19/09/2024, l'aviation israélienne a frappé cette région une cinquantaine de fois !

Un commerçant de la localité de Marjayoun dont la maison est située dans une zone exposée, décrit "une scène terrifiante qui n'avait rien à voir avec ce que nous avons vu depuis le conflit qui a éclaté en octobre 2023.".

Les représentants d'Israël ont justifié ces attaques, survenues dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, comme des opérations censées détruire des "bastions du Hezbollah".

Abdallah Bou Habib, chef de la diplomatie libanaise, a annoncé avoir déposé plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU suite "aux agressions terroristes et cyberterroristes israéliennes qui constituent un crime de guerre".

Le Conseil de sécurité via le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a condamné les actes horribles commis par Israël en déclarant : "Le droit international interdit l'utilisation d'appareils piégés ayant l'apparence d'objets inoffensifs".

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Mis en ligne : Dimanche 22 Septembre 2024
 
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