Le premier ministre algérien présente la démission du gouvernement

Tebboune
Tebboune

Le président Tebboune a reçu le 24 juin 2021 son premier ministre M. Abdelaziz Djerad dans un entretien protocolaire. Ce dernier a présenté la démission de tous les ministres du gouvernement actuel, ce qui a été accepté par le président qui a déclaré : 'J’accepte la démission, mais continuez à gérer les affaires courantes jusqu’à la désignation d’un nouveau gouvernement'. M. Djerad est en fonction depuis le 28 décembre 2019.

De nombreux médias ont faussement relayé cette démission comme étant le fait d’une prise de conscience du pouvoir en place de ne pas représenter comme il se doit le peuple algérien.

En effet, les récentes élections législatives ont été marquées par une abstention historique (77 %) qui témoigne de la défiance grandissante des Algériens à l’égard d’une classe politique largement discréditée. Les détracteurs et autres commentateurs politiques hostiles au président Tebboune ont donc voulu faire une liaison fallacieuse entre ces démissions et les résultats des élections. Mais à leur grand dam, il s’agit surtout de faire preuve d’abord de respect envers la Constitution nationale mais aussi de faire preuve d’ouverture politique. La Constitution algérienne a été modifiée le 1er novembre 2020.

L’article 113 prévoit que le premier ministre puisse présenter la démission de son gouvernement selon les circonstances ou si des élections modifient les équilibres. Ces circonstances font partie des cas susceptibles de faire appel à cet article constitutionnel. Par ailleurs, même si le parti du Front de Libération Nationale (FLN) est arrivé en tête, de nombreux indépendants, si on les cumule, représentent désormais la deuxième force de représentation politique du pays. Il serait donc contreproductif de ne pas constituer un nouveau gouvernement sans les inclure. Rappelons que le Président Tebboune se dit indépendant de tout parti également, peut-être désire-t-il en fait continuer son mandat avec une équipe gouvernementale affranchie de toute pression de partis politiques.

Le 27 juin 2021, les nouvelles concernant la composition d’un nouveau gouvernement tempèrent toutefois les attentes des Algériens parmi les plus optimistes. En effet, l’homme politique qui est pressenti au poste de premier ministre n’est autre que M. El-Fadl Baadji, président du FLN. Le choisir, lui, serait un geste qui n’irait donc pas vers une libération de l’exécutif du poids des partis traditionnels. Toutefois ce dernier s’est exprimé à propos de ces rumeurs ainsi : 'Le choix du premier ministre est une prérogative propre au président de la République. La Constitution n’oblige pas le chef de l’État à choisir une personne de tel ou tel parti. Tebboune a sa propre vision des choses. En ce qui concerne la composition du nouveau gouvernement, nous occuperons la plus grande partie, en toute logique, puisque nous avons obtenu le plus grand nombre de votes au dernier scrutin'. En effet, près d’un siège de député sur quatre ont été remportés par la formation politique du FLN.

Ce qui est certain, c’est que ce nouveau gouvernement a plus qu’intérêt à convaincre le peuple algérien, qui a déjà fait connaître sa lassitude quant aux politiques menées ces dernières décennies, qu’il saura respecter et satisfaire les attentes du peuple. Espérons que cela ne se solde pas par une énième déception.

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Mis en ligne : Mardi 29 Juin 2021
 
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