Alors que les différents médias algériens et surtout les médias étrangers ont tous à l'unisson moqué les résultats des dernières élections législatives en Algérie, le chercheur et analyste Mohamed Cherif Daroui avance des éléments que nous voyons rarement relatés dans les médias et qui démontreraient que ces élections n’ont pas été aussi catastrophiques qu’il n’y parait !
Alors oui le président Tebboune peut être vu comme le prolongement d’un régime corrompu en fin de règne qui s’agrippe de toutes ses forces au pouvoir, mais certains croient en sa sincérité et son patriotisme.
Avec ces élections législatives, cela fait trois fois de suite que la participation est ridicule pour un pays aussi jeune et assoiffé de changement qu’est l’Algérie. Ces dernières élections ont même vu une participation de 23% ! Un triste record encore jamais vu, mais finalement une suite logique.
Le président Tebboune et son administration ont récemment modifié la Constitution afin de permettre à la société civile de plus s’impliquer dans la vie politique algérienne. A l’époque, personne n’y croyait. Pourtant ces élections ont vu apparaitre 1253 listes de candidats indépendants ce qui est un heureux record ! Par indépendants, entendez non affiliés à l’un des partis traditionnels que sont le FLN, MSP, RND .etc. Et bien que la participation ait été faible, l’addition des candidats indépendants élus lors de ces dernières élections les place juste derrière le FLN, indique M. Cherif Daroui. En effet, sur un total de 407 sièges de députés, le FLN en obtient 105 et les indépendants 78 ! Le RND habituellement second prend la 4ème place avec 57 sièges et le MSP en obtient 64.
M. Cherif Daroui ajoute qu’il est important de noter qu’une grande partie de ces députés élus indépendants ont moins de 40 ans. C’est donc près d’un quart de nouveaux représentants pour le peuple, jeunes de surcroit, qui entrent dans la scène politique et cela aussi est remarquable. Par ailleurs, le gouvernement Tebboune a financé à hauteur de plus de 460 millions de dinars (environ 2.9 millions d’euros) la campagne des listes indépendantes. Si on est de bonne foi, on ne peut que reconnaître une réelle avancée démocratique, là où tant de commentateurs n’y voient qu’une dictature qui ne dit pas son nom…
Au vu de ces éléments, on peut se demander quel est l’intérêt de boycotter des élections, comme l’ont demandé le mouvement du Hirak ou les indépendantistes de Kabylie, lorsque le jeu politique s’ouvre enfin à tous. S’il fallait participer, c’était bien le 12 juin 2021, un rendez-vous manqué pour beaucoup d’Algériens.