Abderrazak Makri occupe le poste de président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), un parti algérien islamiste.
Père de huit enfants et jeune grand-père, il est celui qui symbolise le mieux le changement de style de l’islamisme à l’algérienne.
"Il ne développe pas un discours religieux rigoriste mais un discours politique", décrypte le diplomate Abdelaziz Rahabi, qui l’a longuement côtoyé au sein de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (Isco, qui rassemble plusieurs dizaines de partis depuis 2014).
"Il a eu l’intelligence de s’éloigner du dogmatisme et d’adhérer aux idées de convergence de l’opposition. Il a aussi tiré les leçons de l’échec des islamistes en Algérie, en Égypte et en Tunisie.".
Cet Algérien admirateur de la Turquie, ne cache bien sûr pas non plus son admiration pour Erdogan.
Makri est un homme qui se dit de convictions, à 58 ans, est résolument installé dans le camp de l’opposition. Il est réélu très largement le 13 mai 2018 pour un second quinquennat à la tête du MSP (avec 74 % des voix). Il rêve désormais d’incarner l’alternative à un système qu’il juge à bout de souffle, inapte à la gestion du pays, voire dangereux pour sa stabilité.
Dans le quartier du Golfe, son bureau, situé au dernier étage de l’immeuble qui abrite le siège du MSP, surplombe le palais présidentiel. Habile, l’homme se garde bien de se revendiquer de l’islamisme à l’ancienne ! La société change, il s’adapte comme s’adaptent les islamistes d’autres pays: voir la Malaisie par exemple.
Abderrazak Makri est candidat aux élections présidentielles algériennes ! Toutefois, pas folle la guêpe, il n’hésiterait pas à retirer sa candidature s’il n’avait pas le soutien de la population algérienne. Un personnage dangereux, à surveiller, donc.