Portrait de Randa Al-Banna, ex-épouse du Cheikh Al Maktoum
Randa Al-Banna épouse d'un émir
Randa Al-Banna a été la première épouse du Cheikh Muhammad bin Rashid Al-Maktoum qui est un émir et vice-président des Emirats arabe unis. À l'âge de seize ans, elle fut expulsée d'une école de Bonnes Soeurs au Liban dans laquelle elle étudiait. Elle rencontre, en 1972, l'émir Al Maktoum, de six ans son aîné, dans une boîte de nuit de Beyrouth. Ils se sont mariés rapidement et le sont restés jusqu'en 1978. Elle a vécu une vie bien remplie avec lui; ils parcouraient le monde et faisaient des projets pour leur avenir.
Le couple vivait alors à Londres, en Angleterre et Randa n'a jamais accepté d'aller vivre aux EAU. Au cours des années, Randa finit par ne plus supporter sa relation maritale. Lorsque Randa a demandé le divorce, elle venait de mettre au monde, 5 mois auparavant, sa fille prénommée Manal.
Le cheikh Al Maktoum lui a offert de rester à Londres et de prendre en charge tous ses frais et loyers, mais il lui a interdit de vivre avec sa fille; Manal Al Maktoum est partie vivre avec son père à Dubaï. Le cheikh Al Maktoum lui a promis qu'elle pourrait revoir sa fille et converser avec elle à distance.
La générosité du cheikh Al Maktoum n'a pas duré et elle a donc décidé de retourner vivre à Beyrouth, au Liban. Pendant la guerre civile au Liban, elle a épousé un milicien; elle y aurait été "un peu forcée" selon Randa. Elle a tout de même conçu deux enfants, deux fils pour être plus précis, avec cet homme qu'elle qualifie aujourd'hui de rustre et violent. Comme elle ne pouvait plus supporter son deuxième mari, et qu'elle avait toujours souhaité devenir créatrice de mode, elle décida de quitter son foyer avec ses deux fils pour fuir en Italie et s'installer à Rome.
Les tentatives de Randa pour revoir sa fille
Randa gardait toujours le désir de revoir sa fille Manal, et malgré les promesses répétées du cheikh de lui permettre de revoir sa fille, cela ne s'est pas produit. Lorsqu'elle a appris, en 2005, que sa fille Manal allait se marier, elle décida d’échafauder un plan: celui de se rendre au mariage et de se fondre parmi les invités. Malheureusement, un individu l'a violemment battue dans la rue à l'aide d'une batte de baseball en lui ordonnant de ne pas approcher Manal. Étrangement, c'est son ancien époux, le cheikh Al Maktoum, qui a payé ses frais médicaux après l'agression. Il a toutefois nié être mêlé à l'agression de son ancienne épouse.
Randa a décidé alors de contacter des médias afin de raconter son histoire et le désespoir de ne pas pouvoir revoir sa fille. Dans une de ses interview elle déclara: "J'espère attirer l'attention de ma fille Manal en parlant d'elle dans les journaux afin qu'elle apprenne qu'elle me manque. Je veux rencontrer Manal en présence de son père et discuter. J’ai plein de questions à leur poser! A commencer par: pourquoi m'avez-vous fait cela? Et qu'est-ce que tu as fait à notre fille? C'est mon droit.".
La cheikha Manal Al Maktoum est devenue une personnalité influente aux Émirats arabes unis. Elle est la directrice du Dubai Women's Establishment. Elle est également mariée au vice-Premier ministre des EAU, mais elle n'a toutefois jamais appelé sa mère.
Randa s'est attirée la colère du cheikh Al Maktoum
Dans une récente interview, Randa a expliqué le calvaire qu'elle a subi. Sans expliquer vraiment pour quels motifs ni situer précisément dans le temps quand cela est arrivé, Randa a raconté qu'elle a eu affaire au courroux du cheikh Al Maktoum lorsqu'elle vivait en Italie.
Des responsables émiratis basés à l'ambassade de Rome ont fait irruption dans son appartement, lui ont confisqué ses passeports et ses téléphones et l'ont assignée à résidence. Elle a tout de suite compris qu'ils agissaient sur ordre de son ex-mari. Tous ses mouvements au sein de l'appartement étaient surveillés, il lui était interdit de sortir. Plus tard, un autre homme est arrivé. Il s'est lui aussi présenté comme étant de l'ambassade. Il a sommé Randa de signer des documents l'engageant à ne pas parler aux médias, ni à essayer de communiquer avec sa fille. Randa avait d'abord refusé et finalement elle a signé une version modifiée. Les hommes ont quitté les lieux. Randa était traumatisée et n'a pas osé en informer les autorités car elle avait peur que des responsables italiens soient de connivence avec Sheikh Al Maktoum.
Sa plus grande crainte était que son ex-époux décide de l'enlever puis de la séquestrer à Dubaï. Alors elle a décidé de fuir l'Italie et s'est rendue à Londres. Mais arrivée en Angleterre, Randa a reçu un appel d'une femme, à l'accent britannique, qui s'est présentée comme étant une employée du cheikh Al Maktoum, et qui lui a demandé si elle avait été appelée par Latifa. Randa lui aurait alors répondu: "Vous n'avez pas le droit de poser une telle question".
Lorsque des journalistes ont interrogé le Cheikh Al Maktoum à propos de cette histoire de séquestration concernant Randa, un porte-parole a fait un démenti considérant ces allégations comme mensongères.
Randa s'exprime au sujet de la disparition de Shamsa et Latifa Al Maktoum
Aujourd'hui, Randa Al-Banna a 66 ans. Elle conserve toujours le désir de revoir sa fille avec qui elle n'a toujours pas de relation depuis 1977. Sa fille Manal est âgée de 44 ans et ne semble toujours pas ressentir le désir d'entrer en contact avec sa mère. Pourtant, Manal n'aurait eu aucun mal à le faire si elle le désirait. Randa continue d'essayer d'attirer l'attention de sa fille par le biais de ses déclarations dans la presse.
Le cheikh Al Maktoum s'est remarié après son divorce avec Randa. Il s'est même marié 5 fois. Shamsa et Latifa sont issues de l'union entre le cheikh Al Maktoum et sa deuxième épouse, d'origine algérienne. Mais Shamsa, depuis l'an 2000 et Latifa, depuis 2018, ont disparu et de nombreux observateurs estiment que c'est leur père, le cheikh Al Maktoum, qui les a kidnappées et les a séquestrées depuis lors.
En Août 2021, Randa a décidé de parler au sujet des disparitions présumées de deux autres filles de son ancien époux. Elle a donné une interview depuis sa maison de Beyrouth où elle vit avec ses deux chiens. Selon elle, Sheikha Latifa n'est pas libre, mais se trouve dans une grande prison. Elle a expliqué qu'elle ne connaissait pas très bien Latifa, mais qu'elle espérait l'aider, elle et Shamsa, en parlant d'elles aux médias. Elle a déclaré qu'elle avait gardé le silence et s'était tenue à l'écart des médias parce qu’elle avait l'espoir de revoir sa fille un jour. Mais la situation difficile de Sheikha Latifa l'a incitée à reprendre la parole. La journaliste qui a recueilli les propos de Randa s'est dit très impressionnée en décrivant son interlocutrice comme "ressemblant à un personnage des films du réalisateur italien Fellini, avec ses lunettes de soleil noires et son foulard en soie sur la tête". Randa a expliqué qu'avec son expérience, elle est persuadée que Latifa ne parle pas librement et qu'elle est toujours retenue prisonnière. Randa a affirmé que "si quelqu'un sait le danger qu’il y a à parler ouvertement en tant que femme dans la maison d'Al Maktoum, c'est bien moi, j'ai été mal traitée, très mal".