Une péripétie étonnante est arrivée à une société de traduction en Tunisie.
La police secrète de Tunisie a réalisé une perquisition, qui semble-t-il s'est déroulée telle une prise d'assaut des bureaux de cette société.
Une société de traduction... Etrange! On ne s’attend pas à ce qu'une entreprise de ce type puisse intéresser les services secrets. Pourtant la police secrète a réalisé une perquisition puis a confisqué tous les documents autant papiers que numériques. Tous les ordinateurs ont été emmenés et l'ensemble du personnel a été convoqué à un commissariat proche afin d'y subir un interrogatoire.
Personne n'était au courant, même pas la direction de l'entreprise représentée par M. Haitham Kahoul, également fondateur de l'agence de traduction. L'étonnement pour l'ensemble des employés était donc total et certaines personnes étaient même profondément choquées.
L'un des employés de l'entreprise a témoigné à propos de l'interrogatoire au commissariat: "A notre arrivée dans les locaux de la police, nous avons dû attendre notre tour pour être interrogés dans de longues files d'attente pendant dix heures sur trois jours.".
Haitham Kahoul a été outré du procédé qu'il juge injuste et incompréhensible. Il a déclaré que la police mène une enquête contre son entreprise suite à des accusations de blanchiment d'argent mais surtout pour avoir comploté en vue de renverser le président tunisien! Toutefois la police n'a pas trouvé la moindre preuve à ce jour dans le cadre de son enquête pour étayer l'accusation.
M. Kahoul a déclaré que les accusations sont inventées de toutes pièces. Durant 10 jours, plus de soixante employés actuels et anciens ont été convoqués pour subir des interrogatoires sans que les autorités compétentes ne disposent d'une autorisation officielle. Même la perquisition a été menée illégalement selon lui. Les avocats de Haitham Kahoul, présents à ses côtés, ont confirmé les affirmations de ce dernier mais plus grave, ils ont aussi révélé que les policiers ont refusé aux avocats l'assistance qu'ils souhaitaient apporter aux employés de l'entreprise pendant les interrogatoires.
M. Kahoul a expliqué que son entreprise de traduction travaille avec des médias et de grandes entreprises du monde entier dans une totale transparence. Son entreprise n'a rien à cacher. Toutefois il a jugé le procédé employé très dangereux car la police secrète lui aurait confié qu'ils avaient agi dans l'urgence, pour défendre la nation tunisienne et la présidence actuelle. De ce fait, M. Kahoul tient pour responsable directement le président Kaïs Saied de cet évènement traumatisant pour lui et ses employés.
Il a révélé que "plus de 3 mois d'écoutes téléphoniques, de poursuites secrètes, de convocations et d'enquêtes en dehors du cadre de la loi, n'ont abouti à rien du tout".
Le président Kaïs Saied s'était récemment lancé dans un grand nettoyage politique et administratif d'individus, présumés ou pas, de corruption. M. Kaïs Saied est un pénaliste, expert juridique et expert constitutionnel qui met un point d'honneur à retirer tous les éléments mafieux de la vie publique tunisienne. Mais un tel événement remet en question sa probité et son leadership. Mais où va la Tunisie: ce beau pays ?