Les couleurs de la Tunisie (Seconde partie)

Nabeul
Nabeul

Sidi Bou Saïd, un bout de paradis sur terre

En la découvrant de loin, cette petite ville accrochée sur les flancs du Jebel Manar, Sidi Bou Saïd apparaît comme une peinture impressionniste composée de touches de blanc pur, de bleu méditerranéen et tachetée du rose des bougainvillées. Dans le palais, tel que le "Ennejma Ezzahra", Centre de Musiques Arabes et Méditerranéennes, les milles et une nuit s'écoulent éternellement dans la douceur de vivre et le parfum de jasmin. Sidi Bou Saïd tant préservée par le Baron anglais, Sir Rodolphe d'Erlanger, puis par l'UNESCO. Depuis, les artistes de passage succombèrent à ses charmes et y déposèrent leurs pinceaux.

Dans ce havre de paix, le Café des Délices nous accueille du haut de la rue principale. Mais l'endroit est très souvent assaillis, il vaut mieux continuer sa route jusqu'au Café Sidi Chebaane. Un endroit de détente qui surplombe le port. Bleu du ciel, bleu de la mer, à Sidi Bou Saïd tous les chats sont bleus.

En suivant l'autoroute en construction à l'ouest, jusqu'à la frontière avec l'Algérie, Tabarka et ses paysages du sud de la France (ses Aiguilles et ses forêts de pins) vous offre une cure revivifiante. En avril, son festival de Jazz attire les plus grands noms. Non loin de là, Bizerte vous invite à vous prélasser dans la tranquillité, loin des touristes en short et en casquette !
Bizerte et sa corniche vous invite à vous prélasser dans la tranquillité...

Une dentelle blanche de sable fin borde la côte Est et Nabeul nous ouvre ces portes. Ici tout l'artisanat tunisien se côtoie et les poteries rehaussées de couleurs brunes, vertes et jaunes sont les reines sur les devantures des marchands, héritage d'un passé aux influences andalouses. Au printemps, la douce odeur de la fleur d'oranger embaume les rues.

Plus loin, Hammamet toujours verdoyante et sa nouvelle médina est devenu un des hauts lieux touristiques de Tunisie. Sur la route reliant Hammamet centre à Hammamet sud se trouve la superbe résidence du milliardaire George Sebastian. Au milieu du XXe siècle, alors que Hammamet était le summum du glamour, Sebastian y reçut le gratin des célébrités internationales. Rachetée par l'état, elle est devenue un Centre Culturel International. La maison abrite des expositions artistiques permanentes ou temporaires, avec des toiles de peintres tunisiens. Dans les jardins de la propriété, on a construit en 1964 un amphithéâtre pour organiser un festival international de théâtre et de musique.

En descendant doucement le long de cette côte orientale, la route qui mène à Sousse est plus qu'une simple voie de transit, elle constitue un véritable itinéraire de découverte offrant une succession de paysages aussi divers qu'attachants qui sont le reflet de la variété du pays lui-même : vignobles de Grombalia, cultures et oliveraies du Sahel, Port El Kantaoui et sa douceur de vivre et Mahdia et son port de pêcheurs.

Kairouan est un concentré des Mille et une nuits avec quatre-vingt-dix-neuf pour cent de réalité – Paul Klee –

Zarzis
Zarzis

Malgré l'afflux de visiteurs, elle a su garder son cachet, son histoire, et ses monuments exceptionnels. La Grande mosquée de Kairouan est incontournable. Construite à partir de 688, c'est le premier grand lieu de prière musulman en Occident. Dans son apparente simplicité et sobriété 'romane', cette mosquée est l'essence même de la complexité et de la multiplicité. Une manière de représenter le monde? Peut-être. La médina en elle-même est animée, beaucoup de bruits: les appels des marchands, les cassettes de musiques tonitruantes. Et pourtant, il suffit de s'enfoncer dans une ruelle, n'importe laquelle, pour que s'impose le silence et le calme des rues aux maisons anciennes, des places de quartier qui n'ont pas du beaucoup changer depuis la conquête arabe. Kairouan est une ville qui vit à son rythme.

Aux portes du désert, Zarzis et sa chaussée romaine vous accueille...

... pour vous conduire à Djerba, l'Île des Lotophages. Cette île formée de sable d'or, si bien décrite par Flaubert, est un lieu de refuge pour les vacanciers, un endroit idéal pour passer un séjour de rêves. Les occupations ne manquent guère : visite de la synagogue El Ghriba, tour de l'île, escapades en bateau, emplettes aux souks de Houm Souk ou de Midoun - les deux villes principales, balades à cheval, sorties au Casino et au Bowling, ou encore farniente sur la plage... Et puis comme si le temps s'était arrêté, il y a toujours ses petites places ombragées un peu provençales, avec les terrasses de café auxquelles sont attablés d'éternels joueurs de dominos. Djerba a toujours eu l'art d'attirer du monde et elle reste fidèle à l'histoire longuement et savoureusement contée dans l'Odyssée par le grec Homère qui raconte qu'Ulysse avait goûté aux fruits de Djerba et avait failli oublier la route du retour...

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Mis en ligne : Lundi 9 Mai 2005
 
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