Biographie de Adel Adham, l'un des plus grands acteurs égyptiens

Adel Adham, célèbre acteur d'Egypte
Adel Adham, célèbre acteur d'Egypte

Adel Adham était, et restera toujours, l'un des plus grands acteurs du cinéma égyptien. Personne ne lui ressemble: il était unique.

Sa vie privée

Adel Adham est né dans la ville d'Alexandrie en Égypte le 8 mars 1928. Son père était un haut responsable du gouvernement et sa mère était une femme au foyer, aux origines partiellement turques.

Quand Adel était jeune, il faisait de la gymnastique, de la boxe, de la natation et de la lutte: une somme d'activités sportives très rares à cette époque et très en vogue dans les milieux aisés.

Il est connu pour avoir vécu de multiples histoires d'amour. Toutefois, c'est sa relation avec une femme grecque nommée Demetria, qui resta sa principale relation amoureuse. Une relation qui est devenue possible dû au fait qu'Adel parlait couramment le grec. Cette jeune femme était sa voisine lorsqu'il vivait dans la ville d'Alexandrie. Il en est tombé amoureux. Après un certain temps, ils se sont mariés.

Adel Adham est décédé en Egypte en 1996, d'une pneumonie aggravée, à l'âge de 67 ans.

Sa carrière d'acteur

Adel Adham a commencé à jouer dans des films jeune. Toutefois, il avait abandonné l'idée de faire carrière. Il avait été très marqué par la mauvaise opinion d'Anwar Wagdy à son sujet, qui lui avait expliqué qu'il n'était pas fait pour devenir un acteur. M. Adham s'est alors tourné vers la danse. Toutefois, il continuait de temps en temps à apparaître dans des petits rôles sur les écrans de cinéma.

Il a ensuite travaillé dans le commerce du coton jusqu’à ce que les entreprises de ce secteur soient nationalisées dans les années 1950. Au lieu d'émigrer à l'étranger, il décide de se réengager sérieusement dans une carrière d'acteur après avoir fait la connaissance du réalisateur Ahmed Diaa en 1964, qui lui propose un rôle dans le film "Suis-je folle?". Ce rôle lancera sa carrière d'acteur, depuis ce film, Adel Adham enchaîna les participations dans de nombreux films dont les plus importants sont: "Discussions sur le Nil", "L'homme le plus dangereux du monde", "L'Oiseau triste de nuit", "Le Diable prêche", "L'inconnu" et "Supermarché".

Il ne devient réellement célèbre que dans les années 70 et 80. Pour beaucoup, M. Adham était l'acteur qui donnait son image au "Prince du Mal". Avec ses traits rusés, il s'est installé dans l'imaginaire collectif des Egyptiens comme le personnage mauvais, qui terrifiait et impressionnait tout le monde. Même ses collègues artistes étaient impressionnés par ses rôles qui finissaient par lui coller à la peau.

Le prix de l'aliénation affiche 1987
Le prix de l'aliénation affiche 1987

Son caractère difficile

Bien que M. Adham impressionnait son entourage, à savoir sa femme, ses collaborateurs et même le public, lorsque l'acteur repassait derrière les caméras, il pouvait s'écrouler. Il avait déclaré que sa vie le faisait pleurer. Malgré ses succès et ses réalisations, la vie lui a infligé une blessure qui ne s'est jamais cicatrisée.

Adel Adham était une personne qui était souvent de mauvaise humeur. Il pouvait même se montrer puéril parfois. D'autres l'ont décrit comme une personne pouvant devenir un véritable monstre. Sa femme grecque, Demetria, a particulièrement souffert durant sa vie maritale avec l'artiste.

Demetria a d'ailleurs expliqué un jour que son humeur fréquemment maussade et son tempérament nerveux ont été la cause du divorce. Elle en souffrait beaucoup et c'est elle qui a voulu mettre fin à leur union. Adel Adham avait alors très mal réagi: pour toute réponse, il a battu sévèrement Demetria. D'ailleurs, quelques temps après son divorce, M. Adham avait lui-même admis qu'il n'avait pas réussi à retenir sa femme malgré son grand amour pour elle.

Dans une émission de télévision consacrée à la vie des célébrités, le maquilleur des stars égyptiennes Muhammad Ashoub avait ainsi révélé que M. Adham avait refusé d'accorder le divorce à sa femme et avait même continué à la traiter durement. Leur relation n'avait pris fin que parce qu'elle s'était enfuie, un jour. Pourtant, c'était alors une femme enceinte de quatre mois qui avait quitté l'artiste, mais, aveuglé par sa colère, il ne s'en était pas aperçu. Ce matin-là, il s'était réveillé et n'avait pas trouvé sa femme. Alors qu’il la cherchait depuis des jours, un proche de Demitria a contacté M. Adham pour l'informer que sa femme était retournée en Grèce. Il s'était alors immédiatement rendu en Grèce. Il a cherché Demetria pendant 10 jours. Constatant son échec, il est retourné en Égypte.

Les retrouvailles entre le père et le fils

25 ans plus tard, M. Adham reçoit à nouveau des nouvelles de Demitria. Elle lui explique qu'il est le père d'un jeune homme, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Fou de joie, Adel Adham file aussitôt en Grèce pour voir son fils. Il s'agissait de son seul enfant, l'artiste était impatient de se découvrir père pour la première fois. Il s'était imaginé embrasser son fils et il croyait qu'ils allaient pouvoir rattraper le temps perdu.

A son arrivée, Adel Adham fut accueilli par son ancienne épouse, Demetria, remariée avec un photographe grec, mais son fils, qui ne vivait plus avec sa mère depuis quelques années n'était pas là: il n'avait nullement envie de le rencontrer.

Adel Adham est toutefois allé rendre visite à son fils. Et cette rencontre a profondément meurtri l'artiste, qui avait déclaré: "Quand j’ai vu mon fils, je lui ai dit en grec que j'étais son père, alors il s'est moqué de moi. Il m'a répondu: tu viens au bout de 25 ans et tu dis que tu es un père! Mon père est celui qui m’a élevé et ce n'est pas toi.". Ces mots qui lui ont transpercé le coeur ont constitué le traumatisme, la blessure dont il ne s'est jamais remis jusqu'à sa mort.

Adel Adham s'est marié par la suite avec une très jeune et belle femme nommée Lamia. Une Egyptienne issue d’une famille algérienne qui l'aimait sincèrement et qui est restée à ses côtés jusqu'à sa mort. Elle a essayé de l'aider à prendre du recul, et par son humour lui a permis d'avoir une vie agréable. Toutefois la blessure causée par le rejet de son fils était toujours présente et douloureuse.

Adel Adham dans Discussions sur le Nil
Adel Adham dans Discussions sur le Nil

L’impressionnante filmographie de Adel Adham

1945 : Laila, fille des pauvres (Laila bint el foqarâ’)

1950 : Jamais venu à mon esprit (Makansh 'lbâl)

1963 : La paire de lunettes sombres (el Nadharah el sawdâ’)

1964 : Suis-je folle ? (Hal ana magnounah ?)

1964 : Une fille bizarre (Fatah Châzah)

1964 : L'Espion (el Gâsous)

1964 : La Noble Famille (el ‘Â’ilah el karîmah)

1965 : Le Directeur Technique (el Moudîr el fanî)

1965 : La Femme adultère (el Khâ'inah)

1966 : Hamdan le chevalier (Fâris banî Hamdân)

1965 : Les Trois Aventuriers (el Moughamiroun el thalâthah)

1966 : Son Excellence l'Ambassadeur (Ganab el Safîr)

1967 : L'homme le plus dangereux du monde (Akhtar ragoul fel 'âlam)

1967 : Le voleur de millions (Sâriq el malâyîn)

1967 : Nora (Nourah)

1968 : Les Jours de l'amour (Ayâm el houbb)

1968 : Comment voler une bombe atomique (Kayfa tasriq Qounboula Zareyyah)

1969 : Elle et le Diable (Heyya wal Chayâtîn)

1969 : Afrah (Afrah)

1969 : Un doux jour (Youm'asl)

1970 : La voleuse de papier (Haramî el waraqah)

1970 : Le Renard et le Caméléon (el Tha'lab wel herbâ')

1970 : Les Malfaiteurs (el Achrâr)

1970 : Nobles voleurs (Losos lakn Chorafâ’)

1970 : Les Meurtriers (el Qatalah)

1971 : Conversation sur le Nil (Thartharah fawq el Nîl)

1971 : Dame des lunes noires (Sayedat el aqmâr el sawdâ')

1971 : La Reine de l'amour (Malikat el houbb)

1971 : Musique, espionnage et amour Mousiqa wa gasousiyah wa houbb)

1972 : Imtesal (Imtisâl)

1972 : Le Visiteur (el Zâ’irah)

1973 : La Femme qui vainquit le Diable (el Mar’ah alati ghalabat el chaytân)

1975 : L'amour sous la pluie (Houbb taht el matar)

1975 : Rencontre avec le Passé (Liqâ’ ma’a el mâdî)

1975 : Femmes perdues (Nisâ' dâ'i'ât)

1975 : Femmes et loups (el Ountah wel Dhi'âb)

1976 : Les femmes en imprimé (Nisâ’ taht el tab’)

1976 : Oh Dieu sage ( Hekmitak ya Rab )

1976 : Vagues sans rivage (Amwâg bila chât’)

1976 : J'aurais aimé ne pas connaître l'amour (Laytanî ma'reft el houbb)

1976 : Le Coupable (el Mouzniboun)

1977 : L'Oiseau triste de nuit (Ta'r el Layl el Hazîn)

1977 : Pieds nus sur un pont d'or (Hafiya 'ala gesr el dahab)

1978 : Je veux de l'amour et de la tendresse (Ourid houbban wa hanânan)

1978 : Les Misérables (el Bou'asâ')

1978 : Le Jeu (el Li'bah)

1978 : Diable dans la ville (Iblîs fî el madînah)

1978 : Maîtres et Esclaves (Asyâd wa ‘abîd)

1979 : Plus fort que les Jours (Aqwa min el Ayyâm)

1979 : La malédiction du temps (La'nit el Zaman)

1979 : Le péché d'un ange (Khatî't malâk)

1979 : Laisse-moi me venger (Da'onî antaqim)

1979 : Ma vie est une torture (Hayatî adhab)

1979 : Mains sales (el Aydî el qadhirah)

1981 : Graines du mal (Boudhour el char)

1981 : Un homme au sens plein (Ragol be ma’na el kalimah)

1981 : Le Diable prêche (el Chaytân ya'dh)

1981 : L'amour ne suffit pas (el Houbb wahdo la yakfî)

1981 : Je suis le fou (Ana el magnoun)

1981 : Le Requin (el Qirsh)

1981 : Où caches-tu le soleil ? (Ayna tokhabi'on el Chams?)

1982 : L'Abattoir (el Salakhânah)

1983 : Wedad la danseuse (Widâd el ghagariyyah)

1983 : Tour de la Tannerie (Bourg el madabigh)

1983 : Le toxicomane (el Modmin)

1983 : Pied Plat en Egypte

1948 : La Boulangerie (el Fourn)

1948 : La Danseuse et le Tambour (el Raqissah wal tabâl)

1984 : L'Escroc (el Nasâbîn)

1984 : Chiens de garde (Kilâb el herâsah)

1984 : Deux sur la route (Ethnân ‘la el tarîq)

1984 : L'Inconnu (el Maghoul)

1984 : Voleurs du désert (Losous el sahara’)

1985 : Le portier est aux commandes (Sâhib el idârah bawab el 'imarah)

1985 : Un accord avec une femme (Safqah ma'a imra'ah)

1985 : Le permis et l'interdit (el Halâl we el harâm)

1985: El Sayed Qeshtah (el Sayyed Qeshtah)

1986 : Serpents (el Tha'abîn)

1986 : La Vengeance (el Intiqâm)

1986 : Un homme pour cette époque (Ragoul le hadha el dhamân)

1986: L'âge des loups ('Asr el dhi'ab)

1987 : Le Géant (el ‘Mlâq)

1989 : Le Jardin du Sang (Boustân el dam)

1989 : Le prix de l'aliénation (Thaman el Ghorbah)

1989 : Au secours ! (Ilhâ'ounah)

1989 : L'enfer sous l'eau (Gahîm Tahta el mâ')

1990 : Supermarché (Soupermârkit)

1991 : La prunelle de l'oeil (Nour el 'ouyoun)

1994 : Le Chauffeur de la Dame (Sawâq el hânîm)

1994 : L'Homme de son temps ('ntâr dhamânoh)

1994 : Le Drapeau Rouge (el Râyyah el Hamrâh)

1996 : Relations suspectes (‘Ilaqât machbouhah)

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Mis en ligne : Samedi 12 Février 2022
 
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