Les événements du film The Misfits tournent autour de la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. L'histoire met aussi en scène les Frères musulmans. Un pays imaginaire appelé "l'île" serait un soutien à un mouvement terroriste international: un grand nombre de scènes relient cette "île imaginaire" à des lieux et des noms réels de l'État du Qatar.
Selon certains critiques cinéma qui ont pu voir le film, certaines scènes tournées aux Émirats arabes unis utilisent des plaques d'immatriculation sur les véhicules propres au Qatar. De plus, les forces de sécurité intérieure connues au Qatar sous le nom de Lekhwiya sont également représentées dans le film.
L'Arabie soutient le Qatar
Le journaliste saoudien Assem Al-Sakhis a récemment écrit que le film "The Misfits" (que l'on pourrait traduire en français par "Les Excentriques") est en fait un film qui a pour objectif de faire passer "un message politique répugnant et évident". Les événements du film "The Misfits" s'articulent autour de la lutte contre le financement du terrorisme. Toutefois des scènes du film font clairement allusion à des individus qui existent vraiment et citent des noms de localités au Qatar. Le film, qui a tout d'un film américain comme on en voit tant, est récemment sorti en salles. Al-Sakhis a critiqué l'énorme budget du film dont le seul objectif est de salir l'image du Qatar au niveau international.
Il a déclaré: "Un million de dollars pour un tel film, c'est évidemment en pure perte". Le scénario du film vise explicitement un pays spécifique du Golfe, et on a tôt fait de comprendre qu'il s’agit du Qatar. Et il a ajouté que "malgré la présence de noms illustres du monde du cinéma dans ce film, cela reste une catastrophe. Le film permet la diffusion de diverses allégations accusant directement le Qatar de soutenir le terrorisme..."
Le journal "Makkah", affilié à la Cour royale de l'Arabie Saoudite, a publié une critique virulente contre le film "Ghribu al'atwar" ou The Misfits en anglais (Les Excentriques, donc). C'est comme si l'Arabie saoudite avait défendu publiquement le Qatar, ce qui est remarquablement rare. Dans cet article, les journalistes pensent que cette manigance provient du producteur émirati Mansour Al Dhaheri qui réalise un lobbyisme acharné par tous les moyens pour le compte des Emirats.
The Misfits: un film très politique
L'émission "Makhafi Azam" sur Al-Jazeera avait révélé des documents exclusifs. Ces éléments révèlent l'implication directe des dirigeants émiratis dans la réalisation du scénario du film hollywoodien "The Misfits"!
Ces hauts responsables émiratis auraient écrit un scénario dans le but d'offenser le Qatar ainsi que des personnalités éminentes comme le président de l'ancienne Union internationale des savants musulmans, Cheikh Youssef al-Qaradâwî. Ce dernier est Egyptien. Un scénario qui est un véritable prétexte pour jeter le discrédit sur tout pays ou personne qui gêne les Emirats.
En août dernier, l'émission présentée par Tamer Al-Mishal, a révélé, preuves à l'appui, comment Abou Dhabi contrôlait certains films pour servir sa politique étrangère. L’acteur Ramy Jaber a expliqué que la première version du film a été écrite en 2016. Il a indiqué que Mansour Al-Yahbouni Al-Dhaheri a financé le film à hauteur de 40 % mais qu'il a aussi créé pour l'occasion deux sociétés de production pour réaliser son projet de film. Mansour dirige l’une de ces sociétés. L’autre est dirigée par un Cheikh: Tahnoun bin Zayed! Il a rappelé que Mansour Al Yahbouni Al Dhaheri occupe des postes gouvernementaux à la Cour du prince héritier d'Abou Dhabi. Pour autant c'est donc ce même Mansour qui a permis aux Émirats arabes unis d'utiliser son film comme un outil pour promouvoir leur programme à un moment où la crise du Golfe était à son paroxysme.
L'émission d'Al Jazeera a diffusé un enregistrement audio révélant que le producteur émirati du film avait offert des sommes démentielles à son partenaire, Jaber, pour qu'il abandonne les poursuites contre lui aux États-Unis. Car il faut savoir qu’en raison du contenu du film et de la source de son financement, l'un des producteurs du film a porté plainte aux États-Unis contre le réseau émirati. Mais les différends juridiques et l'atmosphère politique ont affecté la qualité du film et ont différé plus d'une fois sa projection, jusqu'à sa sortie récente en salles.
Un drôle de marché
L’acteur Ramy Jaber a poursuivi ses révélations en dévoilant l’existence d’un contrat entre Al Dhaheri et l'écrivain du film, Robert Heaney. Mansour Al Dhaheri peut contractuellement demander à l'écrivain d'apporter des modifications illimitées au scénario original du film et de changer les faits de son histoire en supprimant ou en ajoutant des éléments, au gré de ses envies. En retour, l'écrivain reçoit 50000$ plus 2,5% du bénéfice net total du produit du film après sa sortie.
Par ailleurs, des membres de l'équipe du film ont divulgué des relevés bancaires qui démontrent clairement les transferts d'argent provenant de la société de production dirigée par Cheikh Tahnoun bin Zayed.
C'est donc bien ces deux Emiratis qui sont à la manoeuvre. Il est à noter que le film met en vedette des stars internationales de différents pays et que le film a été promu par les organisations médiatiques émiraties les plus célèbres en tant que production arabe hollywoodienne, bien que le film ait été entièrement tourné à Abu Dhabi.