Intéressons-nous à la ville de M’Sila, située sur les hauts plateaux de l’Hodna, une région connue pour son lac salé (Chott el Hodna) et son enceinte montagneuse. Alors que les villes de Sétif et Constantine marquent la limite au nord, ce territoire forme une cuvette alluviale allongée aux pieds des Monts du Hodna, bordé par le désert du Sahara au sud.
M’Sila est une ville ainsi que le chef-lieu de la wilaya du même nom. Elle se situe à environ 250 km à l’est d’Alger.
Un riche passé, une existence de longue date
Des ruines attestent que le Hodna fut exploité et habité par des civilisations avancées, de tout temps. Ses attraits du passé sont toujours présents.
Les Egyptiens, du temps de l’Antiquité pharaonique, faisaient le déplacement pour le grand marché d’ovins (de moutons) de M’sila. La ville était à cette époque plutôt un village et une sorte d’oasis; un ensemble de points de verdure et quelques points d’eau. Etonnant puisque qu’elle se trouve dans un emplacement à la fois montagneux et semi-désertique. Et de nos jours d’ailleurs, l’agriculture associée à l’activité de l’élevage est toujours la source de revenus la plus importante des populations locales.
Capitale historique de la dynastie de rois amazigh appelés les Hammadite, Msila était déjà réputé pour son pastoralisme. À l’époque des Hammadite, une route reliait d’ailleurs M’sila à Bejaïa (qui deviendra par la suite la ville siège des Hammadit). Les deux villes sont alors reliées par une route qui évite le plus possible une plaine devenue difficile à contrôler. Les incursions des nomades Zénètes du sud, et l'arrivée des Arabes hilaliens qui contrôlent les plaines font que l'arrière-pays échappe progressivement à leur autorité.
Cette région a également suscité l’intérêt des Romains, et on peut toujours trouver des traces de leur occupation ; ils avaient installé des citernes, afin de stocker la précieuse eau! Aujourd’hui, les habitants de M’sila ont construit des barrages, dont celui de Ksor, dans le même objectif.
Lorsque les Français, en 1841, arrivèrent dans la wilaya de M'sila, la capitale possédait un marché très important et très fréquenté. M’sila ne comptait alors que 1500 habitants, vivant autant du commerce que de la culture maraichère. En 1884, la Commune Mixte fut créée, et fut par conséquent rattachée au département de Constantine, arrondissement de Sétif, en 1897.