Le monde entier apprécie la beauté des robes traditionnelles des femmes en Algérie. La robe de la région du constantinois est la plus riche. Traditionnelle et très élégante, c'est une robe très citadine qui vous sublimera pour votre mariage oriental. Proche de la gandoura, cette longue robe se porte avec une ceinture. Si vous vous rendez à Constantine, profitez-en pour déguster la muhalabiya (محلبية), le dessert local et offrez-vous une robe fergani.
Caractéristiques et origines
La robe constantinoise ne vient pas des Turques, mais des Perses; plus exactement, elle est d'influence perso-punique. Une influence qui date d'environ 814 avant notre ère et qui est donc bien antérieure à la période de l'occupation ottomane de l'Algérie (du 16ème au 19ème siècle après J-C).
La robe constantinoise est une robe en velours brodée de fils d’or, parfois d’argent, qui tombe jusqu’aux chevilles. Elle est réalisée avec des manches amovibles qui se nouent dans le dos avec un ruban de chaque côté. Cette robe est très évasée. Une petite ceinture en ruban ou en louis d’or, à la taille, apporte à cette robe encore plus de charme.
Usage dans la tradition
Les robes traditionnelles constantinoises étaient portées spécialement pour la cérémonie du henné, avant le mariage civil. Ces robes sont plutôt appelées à Constantine la djebba fergani. Le nom fergani vient de la ville de Ferghana, en Perse antique, réputée autrefois pour la qualité de ses tissus.
Usage contemporain
La robe de Constantine a conservé son authenticité car cette tenue orientale n'a pas beaucoup changé au fil du temps et des époques. Sa grande valeur traditionnelle est préservée même si de petites touches subtiles sont apportées à la robe par les Constantinoises qui adaptent leur robe préférée à la modernité, avec parcimonie. Il n’existait qu’un seul modèle, celui avec un col en V et des manches assez grandes.
La version "moderne" propose désormais des variantes dans le col, en arrondi, en mao ou en bénitier. Les manches ne disparaissent pas car elles sont la signature de la tenue d'Algérie. Sa modernité se constate aussi de plus en plus dans les couleurs ; traditionnellement de couleur zinzolin, la djebba se décline dans différents coloris, tels que rouge foncé ou bleu, mais toujours avec une classe, une élégance certaine.
Un savoir-faire préservé
Les robes constantinoises sont travaillées avec de la broderie en arabesque appelée medjboud. C'est ce qui lui confère d’ailleurs une valeur hors du commun. La confection khiratate est ce qui permet de rendre le vêtement très évasé. Il s’agit d’une confection en trois parties: c’est basé sur un savoir-faire transmis de génération en génération.
Le patron de couture
Pour le patron, il faut assembler 3 pièces qui sont la partie du buste, la jupe évasée du bas et les manches amovibles. A la fin les trois pièces sont rassemblées pour la touche finale. Les manches sont amples et en diagonale pour obtenir les oreilles de la robe. Le top du buste se doit d'être bien ajusté avec un col pas trop bas, afin de laisser assez de place aux grandes décorations de la robe orientale. Enfin, le reste de la robe est froissé à la taille pour obtenir une énorme cloche.
Les tissus
La robe constantinoise est réalisée avec du velours. C’est sa matière traditionnelle et c’est encore celle qu’on utilise aujourd’hui pour la confectionner. Le tissu est brodé sur le col, au niveau des manches et aux bordures de la cloche de fils d’or avec des motifs très imposants.