La robe en velours brodée que portent les femmes algériennes de la ville d'Annaba, a probablement une origine punique et il en va sans doute de même pour la robe en velours de Constantine.
Il faut savoir que cette robe de fête en velours rouge ou noire a une parure brodée en or au niveau de la poitrine. Ce style, qui nous a été transmis par la mode carthaginoise, demeure la plus fastueuse car la prestigieuse Carthage avait des ateliers de teinture, de broderie et d’orfèvrerie d’exception à l’échelle de la Méditerranée occidentale.
D’ailleurs, malgré le développement d’un artisanat local de produits de luxe, les aristocrates de Cirta, l’antique Constantine, se fournissent régulièrement en étoffes, teintées suivant des procédés inventés par les Phéniciens, qui proviennent de Carthage.
Jusqu’à la destruction de cette dernière en 146 avant J.-C., date qui marque le début de l’expansion romaine en Afrique du Nord suite à la troisième guerre punique, les importations abondantes de textiles puniques et dans une moindre mesure d’objets de parure variés, ainsi que les alliances entre les familles nobles de Cirta et de Carthage, favorisent les analogies entre les traditions vestimentaires des populations des deux villes.