Polygamie et Islam

Polygamie des musulmans
Polygamie des musulmans

D'après les témoignages sur sa vie (hadiths), le Prophète lui-même eut une dizaine de femmes. Seule Aïcha, épousée, selon la Tradition, quand elle avait neuf ans selon certains, dix-neuf ans selon d’autres, était vierge lors des épousailles. Les autres étaient veuves ou divorcées, et pour la plupart, ces mariages étaient pour lui un moyen de contracter des alliances.

Grand sensuel, Mahomet eut aussi des concubines. Mais les hadiths en témoignent, sa vie conjugale, entre criailleries et jalousies, ne fut pas simple. Il avait donc dû s'organiser, instituant de rendre visite chaque nuit à une femme différente, chacune ayant sa propre habitation. L'un de ses plus mauvais souvenirs fut d'être surpris avec une concubine dans le lit de l'une de ses femmes légitimes. Ces dames se rebellèrent. Et Mahomet les priva de son corps pendant un mois... Les candidats doivent être avertis, l'amour à plusieurs est un exercice délicat. Dans la tradition bédouine, la polygamie est couramment pratiquée, le Coran en prend acte dans la sourate 4, verset 3. Mais il limite le nombre de femmes à 4 épouses.

Ce verset coranique aura cependant des conséquences néfastes pour les femmes en confortant l'inégalité entre les époux. Dans les faits, toutefois, la pratique de la polygamie en islam sera limitée, ne concernant que 5 % à 10 % des communautés, généralement dans les milieux très aisés voire royaux – le roi voulant s’assurer une large descendance – et citadins, ou religieusement conservateurs. Les femmes d'un milieu social élevé pouvaient parfois exiger par contrat d'être libérées du lien conjugal si leurs époux souhaitaient une coépouse, ce qui équivalait à garantir un régime monogame.

Quant aux harems, s'ils ont bel et bien existé, ils étaient surtout peuplés de concubines et d'esclaves, sans compter les domestiques ; le chiffre maximal de quatre épouses officielles y était en général formellement respecté. Les sultans ottomans, notamment, pouvaient n'avoir aucune épouse en titre. Toute esclave devenant mère devait être affranchie.

Quand des Occidentaux et des Occidentales défendent la polygamie

Partant du principe probablement que les hommes sont, par nature, infidèles, l'islamologue Marshall Hodgson (1922-1968) a défendu l'idée que l'islam protège, grâce à la polygamie, toutes les femmes épousées ou mères de la même manière, et en accorde les mêmes droits aux enfants, alors que la société occidentale chrétienne a tendance à ne protéger que l'unique femme légitime et ses enfants, les autres étant souvent exclus des droits sociaux et de la succession.

Abolie en Turquie dès le début du XXe siècle, en Tunisie après l'indépendance, rendue plus difficile dans des pays comme l'Égypte où la femme peut imposer par contrat la monogamie, la polygamie continue d'être pratiquée dans de nombreux pays du Proche-Orient  et même en Afrique noire. Ce qui est étonnant, toutefois, c'est que des jeunes occidentales puissent aujourd'hui se soumettre à cette pratique, voire la défendre...

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Mis en ligne : Dimanche 16 Mai 2021
 
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