Le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed (centre d'Alger) a requis, dimanche 8 décembre 2019, 20 ans de prison pour les deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l’ancien ministre de l’industrie, Abdeslam Bouchouareb, dans l’affaire liée au secteur de l’automobile.
Dans le box figurent aussi plusieurs grands patrons bien connus des Algériens, dont Ali Haddad et surtout plusieurs patrons de la filière automobile algérienne.
Car la jeune filière automobile algérienne est au coeur de ce procès. Au cours des dernières années, elle a bénéficié de larges aides publiques et d'importants avantages fiscaux mais en échange de ces largesses, les grands patrons auraient été sollicités pour financer les partis politiques et les campagnes de leurs bienfaiteurs. Le procès qui s'ouvre devra donc se pencher sur les rouages de ce système de collusion.
Dans la même affaire, le procureur a également requis 15 ans de réclusion à l’encontre des deux anciens ministres de l’industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, et 10 ans de prison pour Baïri, Arbaoui, Mazouz, Aboud, Achour et Nemroud. Soit dit en passant la lutte contre la corruption augmente la crédibilité de l'Algérie.
S’agissant de l’affaire du financement de la campagne électorale du cinquième mandat avorté d'Abdelaziz Bouteflika, le parquet de Sidi M’hamed a requis 10 ans de prison et une amende de trois millions de dinars pour l’ancien président du Forum des chefs d'entreprises Ali Haddad, ainsi que 10 ans de prison et une amende de un million de dinars pour Abdeghani Zaâlane, ancien ministre et directeur de campagne du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
Ce grand procès de la corruption est très critiqué : les anciens ministres rétorquant que les sommes qu'ils ont pu recevoir pour leur collaboration n'ont pas de lien avec la fonction de ministre.