Le procureur de Ghardaïa accusé de crime sur Kamel Eddine Fekhar

Kamel Eddine Fekhar
Kamel Eddine Fekhar

Kamel Eddine Fekhar est décédé le 28 mai 2019 à l'hôpital de Blida, selon un de ses avocats, Salah Dabouz.

Ce militant mozabite avait fait une grève de la faim avec son codétenu Ibrahim Aouf. Fekhar a vu sa santé se détériorer très rapidement. Toujours selon l'avocat, le détenu a été mal pris en charge au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa, à environ 600 km au sud d'Alger, ville où il était emprisonné. "Les responsables de la cour de Ghardaïa ont-ils l'intention de liquider le Dr Fekhar physiquement, en pleine révolution, pour que cela se passe inaperçu et sans bruit ? L'épouse de Fekhar m'a appelé aujourd'hui, le 26 mai 2019, m'annonçant, dans une panique totale que son mari ne s'est même pas réveillé pendant toute la durée de sa visite, au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa", a écrit Me Salah Dabouz sur sa page Facebook.

Ancien élu du Front des forces socialistes (FFS), militant pour les droits de la communauté mozabite, le docteur Fekhar a été arrêté le 31 mars 2019 et mis en détention provisoire 72 heures après avoir affirmé dans une interview qu'il y avait "un traitement de ségrégation pratiquée par l'administration contre la population", selon son avocat.

L'avocat est lui aussi poursuivi par la justice pour ses accusations contre les magistrats de Ghardaïa. Aujourd'hui, l'avocat accuse la justice, notamment le Procureur général de Ghardaïa, de "crime" ainsi que le personnel du pavillon carcéral de l'hôpital de la même ville.

Les Algériens ont été choqués par la mort du militant des droits de l'homme Fekhar.  La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme [LADDH] tout en présentant ses vives condoléances à sa famille, tient pour seul responsable, le système, "qui, par son mépris, son entêtement fait encore une autre victime après Talmat.". Le polémiste et journaliste Mohamed Talmat est mort le 11 décembre 2016 en détention, il était incarcéré pour "offense aux institutions et au président". De gros efforts restent à faire pour la démocratie en Algérie.

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Mis en ligne : Mardi 10 Décembre 2019
 
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