Elle a été retenue au poste de police toute la nuit. À sa sortie, Zoubida Assoul fut déterminée à défendre les jeunes Algériens en tant qu’avocate.
Alors que plusieurs milliers d’étudiants défilaient le 5 Mars 2019 à Alger, capitale de l’Algérie, et dans plusieurs autres villes du pays suite à l’annonce de la la 5ème candidature à la présidence du président actuel Abdelaziz Bouteflika, plusieurs arrestations ont eu lieu. Différentes personnes ont été visées par ces arrestations, des personnalités politiques, des dissidents, des avocats et des jeunes, dont Me Zoubida Assoul, ayant aussi le rôle de présidente d’un des partis politiques d’opposition.
Tandis que les étudiants manifestaient, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, a averti que l’armée serait la garante de la "sécurité" et de la "stabilité" face à ceux – qu’il n’a pas voulu nommer - qui veulent ramener l'Algérie aux années de guerre civile (1992-2002).
Plusieurs milliers d'étudiants parfois accompagnés de leurs professeurs ont également défilé à Oran, Constantine et Annaba, les trois plus grandes villes du pays après Alger, ont constaté des journalistes de médias algériens sur place.
Il y a eu plus d’une quarantaine d’arrestations lors des manifestations du vendredi 1er Mars 2019. On en compte également près de 200 lors des manifestations qui ont eu lieu dimanche 3. L’avocate et présidente du parti l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a été arrêtée elle aussi dimanche 3 Mars, causant l’indignation des personnes qui la soutiennent. Après sa sortie du poste de police le matin, elle s’est directement rendue au tribunal pour défendre ces jeunes qui ont été traduits en justice. Quasiment tous ont été relâchés à quelques rares exceptions près.
Magistrat puis avocate, madame Assoul est la personnalité la plus en vue du mouvement Mouwatana "Citoyenneté-Démocratie" créé le 10 juin 2018 par des citoyens algériens qui souhaitent faire bouger les lignes de la politique. Elle est également présidente d’un parti qui prône le changement et le progrès en Algérie. Résolument opposée à une candidature pour un 5ème mandat d’Abdelaziz Bouteflika, elle veut une rupture radicale avec l’actuel système politique algérien. Elle est de plus en plus populaire sur les réseaux sociaux et son discours trouve un grand écho. Est-ce la future présidente de l’Algérie ? Peut-être bien! Ou peut-être pas, car il est peu probable que les anciens dirigeants du FLN lui laissent le pouvoir.