La population chinoise est estimée à 600 000 personnes en France.
En 2008, ce sont les Chinois qui composaient la 3ème provenance des immigrés en France, ce qui est absolument étonnant, pour des raisons historiques et parce que la Chine est à des kilomètres de la France. Il n’est pas nécessaire de rappeler que la ville chinoise la plus proche de la France est à 8 017 km.
Ils viennent de deux régions du sud de la Chine, différentes selon qu'ils sont de la première ou de la deuxième vague d'immigration, avec chacune sa langue. "La moitié des Chinois de France sont des gens qui venaient au départ du Vietnam, du Laos ou du Cambodge. Ils vivaient dans la région de Canton avant d'arriver en France dans les années 70. Ce sont les "boat people".
Les autres 300 000 sont arrivées entre 1980 et 2008 car depuis l'immigration a sérieusement ralenti. Et eux viennent de quelques villages montagneux autour de la ville de Whenzou, au sud de Shanghai", détaille Richard Behara, chercheur spécialiste de la diaspora chinoise en France.
Il existe enfin l'immigration chinoise dont on parle le plus ces dernières années, originaire cette fois du nord, de la province de Dongbei à la limite de la Corée du nord. Pour l'essentiel ce sont des femmes de cette région qui arrivent en France, via des réseaux clandestins, appelés les "têtes de serpents". Ces femmes se retrouvent seules dans le quartier Belleville à Paris. Elles deviennent nounous, femmes de ménage ou prostituées. Mais ce ne sont que quelques centaines, peut-être quelques milliers de personnes. Une immigration marginale même si c'est celle dont on parle le plus.
Près de 50 000 étudiants chinois en France
Ces flux-là sont marginaux à côté, par exemple, de l'explosion du nombre d'étudiants chinois en France. En 2006, ils étaient à peine quelques milliers. Aujourd'hui, ils sont près de 50 000.
C'est devenu la plus grosse communauté d'étudiants étrangers en France, avec les Marocains. "En fait, pour nous les étudiants chinois, les études en France c'est un très bon rapport "qualité-prix". C'est beaucoup moins cher que dans les pays anglo-saxons. 30 % des étudiants chinois de France viennent pour les écoles d'ingénieurs. 30 % pour les écoles de commerce. Les plus âgés viennent pour leur doctorat. Et puis il y a aussi un vrai coup de cœur des Chinois pour la mode française. Du coup, les places dans les écoles de mode sont très convoitées par les étudiants chinois ici", explique Tianrane Jiang, président de "Avant l'aube", association d'étudiants chinois à Paris.
Quelques zones d'ombres tout de même concernant la scolarité des étudiants chinois en France : on se souvient à Toulon en 2009 de l'affaire de trafic de diplômes. Des étudiants avaient validé des licences ou des masters, sans même parler français. Des soupçons de ce genre, il y en a eu dans plusieurs écoles. Difficile de dire que ça n'existe plus du tout, mais des poursuites ont été engagées, des mesures prises pour empêcher ces fraudes. Notons que les étudiants chinois, en majorité, repartent chez eux après leurs études. Il faut dire qu'avec le chômage des jeunes en France et les difficultés pour obtenir un visa, le marché du travail ici ne leur tend pas vraiment la main.
Idées reçues sur les investissements chinois en France
Quand on parle des Chinois en France, on évoque aussi souvent leurs fortunes, leurs investissements.
Pour illustrer le phénomène, on cite parfois l’exemple du groupe Dongfeng Motor qui est entré au capital de PSA, constructeur automobile français qui comprend les marques automobiles Citroën, DS Automobiles, Peugeot.
Mais ces investissements chinois, que pèsent-ils ? Eh bien c'est étonnant mais les investissements chinois en France – quatre milliards d'euros en 2013 – pèsent quatre fois moins que les investissements français en Chine. Pour l'essentiel, ce sont de grandes entreprises publiques chinoises qui prennent des parts dans des firmes comme Total ou Areva.
Et puis il y a des investissements privés : des patrons qui, ici, rachètent une entreprise, là installent un nouveau site. A Carhaix en Bretagne par exemple, une usine de lait en poudre est en train de sortir de terre. Aux commandes, on trouve un groupe chinois. A la clef, 260 emplois.