L'ex-président afghan Ashraf Ghani a déclaré le 14/08/2021 dans un discours à la nation que des "consultations" au sein du gouvernement et avec les partenaires internationaux ont commencé pour trouver une solution politique rapide à la crise garantissant "la paix et la stabilité" en Afghanistan, tout en appelant à la remobilisation des forces armées. Il y a depuis plusieurs semaines, une discussion à Dubaï pour trouver un terrain d'entente, un partage du pouvoir, avait débuté entre les Afghans, pro-démocratie et pro-Occident, et les Taliban.
Malgré ce discours, les Taliban ont pris Kaboul! Nous avions prédit cette victoire dans notre précédent article du 04/08/2021. La victoire des Taliban a commencé par une série de défaites militaires de l’armée régulière. Le gouvernement afghan a d’abord perdu le contrôle des zones frontalières, puis des villes de province. Alors que le manque de résistance est devenu apparent, les grandes villes et les capitales régionales sont passées sous le contrôle des Taliban. Enfin, dimanche 15 août 2021, les taliban sont entrés dans Kaboul alors que le gouvernement soutenu par l'Occident fuyait le pays.
L’ethnie des Taliban
Les taliban sont issus majoritairement de l’ethnie des Pachtounes (des Iraniens), estimés à 15 millions d'habitants. Pour rappel, la population totale afghane est de 38 millions d'habitants.
L’État n'a pas d'importance pour eux: il peut être démocratique ou dictatorial! Mais à la condition qu’il respecte la loi divine. Et seuls ceux qui l'ont étudiée, c'est-à-dire les taliban, sont à même de l'expliquer et d'en assurer le respect. D'ailleurs, le mot taliban veut dire celui qui étudie/étudiant mais en fait cela sous-entend que c'est un érudit (venant de l'arabe : taleb).
Quand le dirigeant afghan félicitait les forces gouvernementales
"Les consultations ont commencé", a déclaré Ghani, et "progressent rapidement" au sein du gouvernement avec les responsables politiques.
Ghani n'a pas laissé entendre qu'il démissionnerait ou assumerait la responsabilité de la situation actuelle, mais il a déclaré, l'air triste alors qu'il s'asseyait devant le drapeau afghan: "Ma mission veut que je ne laisse pas la guerre imposée au peuple causer la mort de plus d'innocents, la perte des acquis réalisés au cours de ces vingt dernières années".
"Par conséquent, des consultations intensives ont été engagées au sein du gouvernement avec les anciens, les dirigeants politiques, les représentants du peuple et les partenaires internationaux pour parvenir à une solution politique raisonnable et sûre qui pourra apporter la paix et la stabilité pour le peuple afghan", a-t-il ajouté.
Les deuxième et troisième villes du pays tombant aux mains des taliban, Kaboul assiégée est devenue le dernier avant-poste des forces gouvernementales qui n'ont offert que peu ou pas de résistance dans d'autres régions.
Mais Ghani a fait l'éloge des forces "qui ont courageusement défendu le pays et fait preuve d'une forte détermination"...
Cependant, Abas Ebrahimzada, législateur de province, a déclaré qu'Abdul Rashid Dostum et Ata Mohammad Noor, anciens chefs de guerre qui commandent des milliers de combattants, avaient fui la province et qu'on ignorait où ils se trouvaient.
Il en a été de même de Ghani qui a fui lorsque Kaboul a été prise par les Taliban. Il a fui son pays et ses responsabilités pour se réfugier aux Emirats.
Le seul territoire afghan à résister pour le moment au pouvoir taliban est le Panchir, à 100 kilomètres au nord de Kaboul. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en exergue l’existence "d’une résistance armée" dans cette enclave et la présence de combattants réunis derrière l’ex-vice-président afghan Amrullah Saleh, et Ahmah Shah Massoud, fils du fameux commandant Massoud, dit le "lion du Panchir", assassiné par Al-Qaida, le 10 septembre 2001.