Le Japon n'enverra aucun haut responsable ou ministre aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin en février 2022. Cette annonce du gouvernement japonais reflète la volonté de boycotter diplomatiquement le futur évènement mondial sportif en Chine. Le porte-parole du gouvernement, M. Hirokazu Matsuno, a ainsi expliqué: "Nous estimons que le respect des droits de l'homme est important, nous avons pris une décision de manière globale.". Cet acte diplomatique vise à alerter l'opinion internationale, une fois de plus, sur le sujet des mauvais traitements que subissent les Chinois Ouïghours de la part des dirigeants chinois.
Le chef des Jeux olympiques de Tokyo, M. Seiko Hashimoto, le président du Comité olympique japonais, M. Yasuhiro Yamashita, et le chef de la délégation paralympique japonais, M. Kazuyuki Mori, assisteront néanmoins tous les trois à l'événement.
Le Premier ministre japonais, M. Fumio Kishida, a déclaré en début de mois de janvier 2022 qu'il ne prévoyait pas d'assister aux Jeux. M. Kishida a fait face à une pression croissante au sein de son parti au pouvoir pour qu'il adopte une position plus dure à l'égard de la Chine. Mais cette attitude est délicate pour le Japon car il s'agit en fait d'appuyer un boycott diplomatique initié par les Américains, qui représentent des partenaires très proches, mais la Chine a elle aussi tissé des liens économiques essentiels et solides avec le Japon. Il s'agit d'un exercice périlleux, en somme, qui consiste à ne mécontenter personne.
Les Ouïghours toujours opprimés par les Chinois!
C'est donc à l'occasion des Jeux de Pékin que des militants et des critiques appellent au boycott à cause des inquiétudes concernant les violations des droits humains en Chine, en particulier contre les Ouïghours à majorité musulmane dans la région occidentale du Xinjiang. Un certain nombre de gouvernements étrangers, des responsables politiques et des groupes humanitaires ont déclaré que la façon dont la Chine traitait les Ouïghours était inhumaine, accusant les responsables politiques de pratiquer un véritable génocide.
Jusqu'à présent, la Grande-Bretagne, le Canada et l'Australie ont suivi, comme à leur habitude, les États-Unis en annonçant des boycotts diplomatiques, ce qui signifie qu'ils n'enverront aucune délégation officielle, bien que leurs athlètes participeront à l'évènement sportif. Les États-Unis ont déclaré qu’ils souhaitent boycotter la Chine à cause des "violations flagrantes des droits humains et atrocités commises par la Chine au Xinjiang".
La Chine a vivement critiqué les boycotts, arguant que la politique et le sport doivent rester séparés, et que les pays participants contredisent l'esprit d'unité olympique. Dans un communiqué publié plus tôt ce mois-ci, Pékin a menacé l'administration Biden de représailles, avertissant que cette décision pourrait nuire à leurs relations bilatérales.