Amour charnel et religion
Nombreux sont ceux qui pensent que la religion a fait de la sexualité un tabou. Aux tabous religieux, s'ajoutent les tabous imposés par les sociétés humaines et leurs coutumes, au point que l'on ne sache plus vraiment comment la religion envisage la sexualité. Voyons comment le judaïsme appréhende la sexualité, d'après Marie Lemonnier, journaliste.
Dans la religion juive
L'acte sexuel n'a jamais été pour le judaïsme un péché, ni le célibat et la virginité un idéal (les rabbins sont généralement mariés). Au contraire. "L'éthique juive a toujours considéré la sexualité comme un aspect incontournable de la vie, le moyen pour un homme et une femme de trouver le parfait accomplissement de leur être propre", commente Michel Meslin (1).
Car "mâle et femelle, Il les créa" (Gn 1, 27), l'union de l'homme et de la femme est pulsion fondamentale : "Qu'il me baise des baisers de sa bouche car ses étreintes sont meilleures que le vin" (Cantique des Cantiques).
Pour le couple marié, il n'y a pas de restriction dans le plaisir, en dehors des règles de pureté rituelle (Lévitique): afin d'éviter la "souillure" et pour relancer le désir de l'époux, toute relation est interdite durant la période menstruelle de la femme (nidda).
Celle-ci ne redevient pure qu'après avoir constaté la fin de ses règles et trempé dans un bain rituel, le miqweh (L 2v. XX, 18). Après ce baptême mensuel, la relation intime est élevée au rang de commandement positif (un devoir religieux).