Toujours plus d'instabilité politique en Tunisie

Gouvernement de Tunisie
Gouvernement de Tunisie

Le  Chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a procédé lundi 15/02/21 au limogeage de cinq ministres de son gouvernement qui avait été remanié précédemment.

Il s’agit des ministres de la Justice, Mohamed Bousetta, de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Salwa Sghaier, de la Jeunesse et du Sport, Kamel Deguiche, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Leila Jaffel et de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la Pêche, Aksa Bahri, a précisé le gouvernement tunisien dans un communiqué. Le gouvernement a affirmé qu’il reste ouvert à toutes les solutions propres à dépasser le blocage et permettre aux ministres de prendre leurs fonctions dans le respect de la Constitution.

Accusations de corruption et conflits d'intérêt

Cette décision intervient alors que les propositions de Hichem Mechichi concernant le remaniement ministériel du 16 janvier dernier sont bloquées depuis près de 3 semaines, après le refus du président Saïed d’accueillir les nouveaux ministres pour la prestation de serment, dont certains membres sont soupçonnés de "corruption et de conflit d’intérêt". Le chef de l’Etat tunisien a émis des réserves sur la "constitutionnalité" du remaniement et dénoncé des "violations" par le recours à des textes "inférieurs" à la Constitution, notamment le règlement intérieur du Parlement.

Ce remaniement serait surtout destiné, selon lui, à satisfaire les partis majoritaires au parlement, notamment le mouvement Ennahda, estimant aussi que quatre membres désignés au gouvernement sont soupçonnés de corruption et de conflit d’intérêts.

Suite à ce refus, le chef du gouvernement a alors porté ce différend devant l’instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, une instance judiciaire provisoire dirigée par le président de la Cour de cassation, créée en 2014, en remplacement du Conseil constitutionnel qui a été dissous.

Cette instance a été sollicitée pour donner un second avis au sujet du refus du président de la République de valider le remaniement. Cependant, le comité provisoire du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi reste inapte, selon les constitutionnalistes, à examiner les prérogatives des deux exécutifs, compte tenu du fait qu’il est habilité à trancher la constitutionnalité des projets de loi, et pas la crise entre le chef du gouvernement et le président de la République ainsi que la différence de points de vue entre les experts.

Finalement, à la demande de Saïed, 5 ministres ont été limogés et le chef du gouvernement a annoncé qu’il ne comptait pas démissionner mais qu’il s’emploiera à trouver une solution à travers le dialogue avec le chef de l’Etat à ce propos.

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Mis en ligne : Mardi 16 Février 2021
 
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