Le Maroc utilise des armes israéliennes au Sahara occidental

Les drapeaux israélien et marocain
Les drapeaux israélien et marocain

Le journal français L'Humanité a publié une enquête révélant que le Maroc avait tué des dizaines de civils, dont des enfants, au Sahara occidental, en utilisant des armes israéliennes.

Le Maroc contrôle 80 % de la région contestée du Sahara occidental et propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Parallèlement, le mouvement indépendantiste sahraoui affilié au Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination comme le recommandent les Nations Unies, qui considèrent le Sahara occidental comme un "territoire non autonome".

Les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en 2020, en échange de la normalisation des relations de Rabat avec Israël. Israël a reconnu en 2023 la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Une femme sahraouie
Une femme sahraouie

Opération militaire marocaine

En 2020, Rabat a lancé une opération militaire contre le Sahara Occidental pour mettre fin à ce qu’il appelle "les dangereuses provocations du Front Polisario". Depuis près de quatre ans, les Sahraouis font régulièrement état d'affrontements, affirmant avoir souvent causé des pertes humaines côté marocain, mais cela n'a jamais été confirmé par les autorités marocaines. Des incidents sont régulièrement rapportés par les Sahraouis, qui affirment que leurs terres ont été confisquées et leurs biens incendiés.

Utilisation d'armes israéliennes

Selon le journal, en octobre 2023, le Maroc a utilisé des drones de fabrication israélienne depuis la base militaire de l'aéroport de Smara, une ville de plus de 66 000 habitants sous contrôle marocain. Le journal précise que ces drones comprennent des avions de reconnaissance stratégique Hermes 900 et des drones tactiques Hermes 450, capables d'être équipés de missiles air-sol (missiles tirés depuis un avion, un hélicoptère ou un drone et destinés à détruire une cible tel qu'un bâtiment ou un blindé.). Les deux modèles ont été développés par le fabricant israélien Elbit Systems.

En juillet 2023, The Intercept (magazine en ligne d’investigation) a publié des informations similaires par l'intermédiaire de Federico Borsari, chercheur spécialisé dans les technologies sans pilote au Centre européen d'analyse des politiques. Il a expliqué qu’outre les armes israéliennes, le Maroc possédait des drones turcs Bayraktar TB2 et des drones chinois Wing Loong, tous deux utilisés à des fins de combat. L’armée de l’air marocaine a également annoncé à Reuters en 2020 qu’elle allait acquérir des drones américains MQ-9B SeaGuardian.

Étouffement des zones contrôlées par le Polisario

Le journal L'Humanité rapporte que l'étouffement observé dans les zones sous contrôle du Front Polisario par ces avions meurtriers a conduit à vider ces zones des Bédouins qui y vivaient. Elle a ajouté que les drones ciblent les humains et les animaux et que depuis 2021, 86 civils, dont deux enfants, ont été tués tandis que 170 autres ont été blessés.

Usines de drones israéliennes à Casablanca

Depuis la normalisation des relations entre Israël et le Maroc en 2020, les deux parties ont conclu des accords de coopération, notamment dans le domaine de la défense.

Benny Gantz, alors ministre israélien de la Défense, a été chaleureusement accueilli à Rabat en novembre 2021, pour signer un accord de coopération sécuritaire "sans précédent" – le premier du genre avec un pays arabe, selon la partie israélienne – visant à faciliter l'acquisition par le Maroc de puissantes technologies de l’industrie militaire israélienne.

Grâce à ce protocole d'accord, leurs ministères de la Défense et des Forces armées peuvent communiquer plus facilement entre eux et échanger des informations, alors qu'auparavant ce type de communication n'était possible qu'à travers leurs services de renseignement respectifs.

En 2023, un représentant israélien à Rabat avait annoncé l'ouverture par Elbit Systems de deux usines de drones au Maroc. Le diplomate israélien a indiqué que l'un des deux sites industriels devrait être situé à Casablanca, sans donner plus de précisions.

Augmentation du nettoyage ethnique

Abdel Salam Omar Lahcen, président de l'Association des familles de prisonniers et disparus sahraouis, a déclaré au journal français que la politique de nettoyage ethnique s'installait progressivement sur le modèle israélien en Palestine.

On estime que près de 30 000 personnes ont été déplacées de force au cours des trois dernières années à cause de la répression marocaine.

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Mis en ligne : Samedi 23 Mars 2024
 
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