Au Maroc, le Parti de la Justice et du développement (PjD) est un parti de droite, officiellement islamiste. Après avoir eu de bons résultats aux élections de 2011 et 2016 et avoir été responsable des différents gouvernements marocains pendant les 10 dernières années, le parti vient de subir une défaite retentissante.
Le parti du Rassemblement national des indépendants aurait remporté les élections législatives avec 97 sièges; ceci est un résultat temporaire mais avec 96% des bulletins de votes déjà dépouillés, cela ne risque pas de changer lors de la communication des résultats officiels.
Le PjD a subi donc un revers majeur avec cette défaite retentissante aux élections législatives. Sa représentation est passée de 125 sièges à seulement 12.
Analystes et politologues expliquent que cette débâcle a plusieurs causes, mais la plus importante est le fait que le peuple marocain réprouve le processus de normalisation entre le Maroc et Israël. Cela est vécu comme une véritable humiliation par le peuple marocain qui a voulu se faire entendre!
"Justice et Développement est tombé bas avec le rapprochement avec Israël, alors le peuple l'a sanctionné"
L'éminent écrivain palestinien Nizam al-Mahdawi a déclaré que les "frères marocains étaient tombés bas à vouloir pactiser avec le sionisme, de ce fait, le peuple marocain les a sanctionnés et ils ont donc perdu les élections. Les gens du PjD n'ont rien gagné. Ils pensaient qu'ils seraient couverts de gloire, que leur élection serait automatique. Le PjD et le roi ont fait vivre au peuple l'humiliation et la honte de la normalisation avec Israël... Oh mon Dieu, je jubile!"
Le professeur d'affaires internationales à l'Université du Qatar, Muhammad Al-Mukhtar Al-Shanqiti, a attribué la défaite historique du PjD à ces élections législatives à 3 raisons; La première raison est que "le makhzen n'a plus besoin du parti pour contenir le mouvement populaire" -- Inquiétant car cela veut dire que, selon lui, il n'y a pas de démocratie au Maroc --. La deuxième raison est que le PjD a été impliqué dans le scandale de la normalisation avec Israël. La troisième raison est que le parti "a perdu son leader charismatique, Abdelilah Benkirane, au profit d'un leader actuel faible et soumis".
L'écrivain et journaliste jordanien Yasser Abu Hilala abonde dans le même sens; Le parti "Justice et Développement est tombé bas avec le rapprochement avec Israël, alors le peuple l'a sanctionné!".