Le chef de l’Etat français a reçu, jeudi 30 septembre 2021, dix-huit jeunes gens issus de familles qui ont intimement vécu la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a convié à l’Elysée: des Algériens, des binationaux et des Français d’origine algérienne, pour échanger "librement" sur ce conflit passé mais pas réglé.
Objectif: apaiser "cette blessure mémorielle", comme le rappelle l’historien Benjamin Stora, également présent. Ils ont été réunis par Cécile Renault, chargée de mettre en oeuvre les préconisations du rapport de M. Stora sur "la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie", remis en janvier. Ils se sont donné pour mission de présenter, d’ici la fin octobre, dix messages au président de la République, censés "nourrir sa réflexion" autour de "la réconciliation entre les peuples français et algérien".
"On n’a pas réglé le problème"
Le déjeuner à l’Elysée est en quelque sorte une étape, mais aussi une occasion pour le chef de l’Etat de se confronter à cette "troisième génération" si précieuse à ses yeux, affirme le média pro-gouvernement Le Monde.fr.
L'article sur ce média rapporte les propos que M. Macron aurait tenu à cette occasion: "Vous portez une part d’histoire et aussi un fardeau. Un fardeau car on n’a pas réglé le problème. Nos générations n’ont pas vécu cette guerre, ça nous libère de beaucoup de choses. Vous êtes une projection de la France, votre identité est une addition à la citoyenneté française. C’est une chance pour la France, une chance inouïe. Et pour moi, ce n’est pas un problème, on l’a fait trop vivre comme tel.".
Comme à son habitude, ses discours sont décousus et inconséquents. On pourrait reformuler par: "Vous avez un problème? Arrêtez de dire que c'est un problème et alors il n'y aura plus de problème.". Consternant mais nous sommes malheureusement habitués à ce genre de discours.
"Nos générations n’ont pas vécu cette guerre", mais la France n’a pas reconnu ses crimes et ne s’est pas excusée. Aujourd'hui encore on entend des discours honteux en France de nostalgiques qui refusent que la France regarde son histoire en face. Même si les Algériens ont commis des crimes ils défendaient leur pays. Nul n’oserait reprocher aux Français d’avoir combattu l’armée nazie, alors pourquoi reprocherait-on aux Algériens d’avoir combattu l’occupant français alors qu'il commettait sans gêne, des exécutions sommaires? L'Algérie a été envahie par des armées et a été occupée par des personnes hostiles aux habitants de ce pays… Encore une fois, comme rappelé dans d'autres de nos articles, nous aimons le peuple français, mais l'Etat français ne saurait se dédouaner de ses crimes. Et rappelons que l'occupant français avait très probablement l’intention d’éradiquer la population arabe. Nous attendons toujours les archives…
Même Emmanuel Macron le concède: "J'étais frappé, durant ces dernières années, de voir à quel point l’histoire et les mémoires de la guerre d’Algérie étaient la matrice d’une grande partie de nos traumatismes. Il y a des souffrances qui ont été tues, et qui se sont construites comme étant irréconciliables. Or, je pense tout l’inverse.".
L'échéance des élections présidentielles approche, alors le dossier de la réconciliation avec l’Algérie est à nouveau à l’ordre du jour. Personne n'est dupe. Tandis qu'il n'a pas hésité à agir, sans même consulter la population, pour s’impliquer dans les affaires de pays d’Afrique sub-sahariens, où d’ailleurs il a parfois fait de l’ingérence, il a mis de côté le dossier de l'Algérie et du devoir mémoriel, qui était pourtant son argument de campagne de 2017. Tout cela a un mauvais goût de déjà vu. Espérons que la paix entre ces deux peuples si proches pourra se faire un jour, mais ce ne sera certainement pas avec des personnes cyniques qui n'en ont cure, sauf lorsqu'ils sont en mal de soutien électoral...
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