Vous voudrez sûrement savoir comment se déroule la vie de famille dans une famille algérienne typique ! Nous sommes ici dans une famille de quatre personnes, incluant les deux parents et deux enfants de 5 et 14 ans.
Si lors de l’indépendance, les familles algériennes comptaient 8 enfants par femme, aujourd’hui les couples algériens aspirent àn’avoir que deux enfants. Nous allons donc narrer le quotidien d’une famille algéroise. Les parents nous expliquent comment se déroule une journée-type !
Nous commençons notre journée à 9h, les enfants n’ayant classe qu’à 10h. Lorsque les jeunes enfants se lèvent, ils doivent d’abord se laver le visage et se peigner un peu les cheveux. Ils saluent leurs parents en leur faisant la bise et en leur disant "sabahou el kheir, labès ?" (bonjour, ça va), ce à quoi les parents répondent "sabahou al kheir ya waldi laaziz", par exemple, ce qui veut dire "bonjour mon fils".
Le petit-déjeuner est appelé le f’tour : il se compose généralement d’un café au lait, du café noir pour le père, des tartines de pain avec de la confiture à la cerise (héritage de 130 ans de colonisation française !). Les croissants et les pains au chocolat sont les bienvenus. Nos ancêtres, avant la colonisation, se contentaient de tremper de la kesra, du pain, dans de l’huile olive, paraît-il. Les habitudes du petit-déjeuner ont changé et se sont occidentalisées. Si vous voulez boire du jus d’orange dès le petit-déjeuner on vous le déconseillera, en effet, on dit que cela provoque des maux de ventre, qu’il vaut mieux boire les jus de fruits à 14h.
Après le f’tour, tout le monde s’habille, la femme et la fille prennent le temps de bien se coiffer, parfois de se tresser les cheveux ou de mettre un hijab, ici pour la mère, si elle sort. Les garçons mettent du gel dans les cheveux, l’allure, ça ne rigole pas pour les Algériens.
Le mari va travailler, il enseigne le français à des écoliers. La femme est mère au foyer. Avant que les enfants n’aillent à l’école la mère les parfume avec de l’eau de cologne parce que cela porte chance. Sans doute parce que cette senteur douce et fraîche à la fois évoque la pêche et donne envie de bien travailler à l’école… selon la superstition.
En allant à l’école à pieds, les enfants regardent le ciel et croient lire dans les nuages l’expression Allahou akbar ! Si on arrive à voir une telle inscription en arabe dans les nuages, c’est signe d’un bon présage.
Certaines choses n’ont pas changé dans l’éducation des Algériens ; les garçons sont très surveillés tant qu’ils sont petits mais bénéficient en grandissant de plus de liberté que les filles.
Les jeunes filles sont employées très tôt comme des bonnes à tout faire dans la maison. En principe, les filles doivent aider leur mères dans les tâches ménagères mais en fait, très souvent, elles se retrouvent à gérer les repas, le ménage, .etc. les filles doivent apprendre à tout faire briller dans la maison, du sol au plafond.
Cette parenthèse refermée, nous en revenons à la famille algérienne. Celle-ci vit dans un luxueux appartement algérois très joliment aménagé à l’orientale, avec des canapés algériens en bois ciselé. Quand les enfants sont l’école, la mère va faire ses courses au marché ou au supermarché, car il y en a de plus en plus à Alger. Elle achète de quoi préparer le repas...
Les Algériens aiment acheter leur pain à la boulangerie, ainsi que des légumes, des fruits chez le maraicher… Dans cette famille on n’aime pas les encas consommés sur le pouce, que l’on achète à des marchands de sandwich ambulants. On prépare les repas à la maison, à l’ancienne et surtout on met un point d’honneur à partager les repas tous ensemble !
Avant midi, la mère prépare le repas pour déjeuner. Aujourd’hui c’est slata méchouia en entrée et loubia en plat de résistance, avec la fameuse baguette de pain et un brin de poivre.
En rentrant de l’école les enfants sont heureux de manger et pourtant, ils se précipitent sur les tablettes et Smartphones, car maintenant il y a l’internet en Algérie !
Cependant, le vendredi matin – jour non travaillé en Algérie comme un dimanche – le garçon va à la mosquée. L'importance des religions ne cesse de croître dans les familles qui tiennent à perpétuer les traditions et les valeurs de leurs aïeuls. La jeune fille de 14 ans, elle, suit des cours de gymnastique.
Après le déjeuner, les enfants retournent à l’école après avoir emporté avec eux un goûter composé d’un morceau de pain, d’une demi-tablette de chocolat et d’une poire. Lorsque les enfants rentrent de l’école, ils prennent un petit goûter qui, en général, se limite à un verre de lait réchauffé et quelques biscuits. Les enfants sortent de l’école assez tôt – avant 17 heures – cela laisse du temps à la mère d’emmener le petit au parc de jeux pour les enfants, il y a une balançoire, des toboggans, donc c’est le paradis des enfants. Ensuite, c’est l’heure de la douche ou de la toilette et des devoirs. Ils peuvent compter sur leur maman pour les y aider. Le soir, la jeune fille aide la mère à préparer le repas du soir, que l’on appelle el easha' ! Ce soir c’est une ojja tunisienne aux œufs. La famille prend le repas sur une grande table et pas sur une maïda, réservée aux événements festifs, comme l’aïd !
A la fin du repas, on mange généralement un fruit, de la pastèque surtout, ou du melon, ou de la salade de fruits, les crèmes desserts ne font pas partie des habitudes algériennes. Pendant le repas, on ne parle pas. On attend la fin du repas pour parler de sa journée. Ensuite, tout le monde se rue sur ses écrans : smartphone, télévision, tablet PC, bref, la tradition des contes au coin du feu se perd. La révolution numérique n'a pas épargné les familles. On peut un peu regretter que les enfants passent trop de temps devant les écrans (télévision, ordinateur, console ou téléphone)…
Mais en Algérie, on aime encore manger du pop-corn autour d’un film que l’on regarde en famille, un mélodrame en général. Parfois on prend un thé à la menthe.
Les soirs de fumigations comme le jeudi ou le vendredi, la mère brûle un encens spécial à base de jaoui, la résine de styrax, pour éloigner la malchance, et répand du sel. Ensuite, il est l’heure d’aller se coucher, la semaine, on se couche à 19h45 en Algérie, les veilles de week-end on se couche plus tard. Au moment d’aller se coucher, on ne doit pas faire la tête, cela porte malheur, et il est important pour les Algériens de faire la chahâda...
Voici une chanson à-propos : Le partant – Ya rayah
Les paroles (refrain) disent : Ya rayah win msafar trouh taâya wa twali. Ch'hal nadmou laâbad el ghaflin qablak ou qabli. Partant, ô voyageur, tu t’en vas, pourtant ta terre natale te manquera et tu reviendras, inéluctablement, combien de gens avant toi et avant moi ont fait le voyage !