Le Wall Street Journal nous l'assure: Bin Zayed vient de poignarder Bin Salman. Énième mésentente entre les deux pétro-monarchies dans un contexte mondial économique et financier très tendu suite aux évènements qui se déroulent en Ukraine.
Après avoir décidé, très bêtement, de boycotter le pétrole et le gaz provenant de Russie, les USA, et ses pays satellites, sont désormais à la recherche de fournisseurs de remplacement pour sécuriser l'approvisionnement des précieuses énergies fossiles. Alors que le boycott mondial profite avant tout aux Russes qui, d'une part continuent à vendre leur production, d'autre part enregistrent des profits records à l'export avec une monnaie nationale (Rouble) dévaluée de plus de 50%, les cours du baril de pétrole et du gaz s'envolent et ce phénomène profite également à tous les pays producteurs d'or noir.
Ainsi, les USA sont actuellement en train de quémander auprès de l'Iran, du Venezuela, de l'Arabie Saoudite ou encore des Emirats Arabes Unis du pétrole, à un prix fixé, et de demander à ces pays d'accepter d'augmenter leur production. Jadis leurs pires ennemis, ces mêmes pays, dont certains étaient mis au ban de l'humanité par les USA eux-mêmes, il n'y a pas si longtemps, deviennent à présent des fournisseurs fréquentables, des partenaires économiques fiables...
Mais augmenter la production de pétrole entraine la baisse du prix du baril de brent, donc les pays producteurs ont tout intérêt à ne pas fournir plus que les volumes habituels si ils veulent profiter de la montée des prix. C'est sur ce point que de surprenantes divergences de points de vue ont été observées entre Bin Zayed et Bin Salman. Si le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman (MBS) désirait ne pas augmenter la production de son pays, Bin Zayed a répondu favorablement à la demande des Américains. Un responsable saoudien a dénoncé le manque de coordination.
Les Émirats arabes unis ont déclaré qu'ils pousseraient l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à produire plus de pétrole alors que les prix du brut ont atteint des niveaux presque records pendant la guerre de la Russie contre l'Ukraine.
L'Arabie saoudite, habituellement alliée des EAU veut s'en tenir à une alliance avec Moscou sur les questions énergétiques. MBS a exprimé son désir d'utiliser l'arme pétrolière contre les États-Unis, sans préciser dans quels dossiers il souhaitait jouer de cette influence opportune. Voilà un plan contrarié par son propre allié.
Youssef Al Otaiba, l'ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, a déclaré: "Les Émirats arabes unis sont un fournisseur d'énergie fiable et responsable sur les marchés mondiaux depuis plus de 50 ans. Nous pensons que la stabilité des marchés de l'énergie est essentielle à l'économie mondiale. Nous préférons augmenter la production et encouragerons l'OPEP à envisager des niveaux de production plus élevés.". Une personne proche des pourparlers a déclaré que les Émirats arabes unis avaient changé de position sous la pression des États-Unis, principal partenaire en matière de sécurité et fournisseur d'armes de l'Union du Golfe.