Annaba (en arabe عنابة) (ancienne Hippone, Bône), est la quatrième ville d'Algérie en nombre d'habitants après la capitale Alger, Oran et Constantine, chef-lieu de la wilaya du même nom, située à 152 km au nord-est de Constantine.
Au Ve siècle, Hippone est devenue un important foyer du christianisme sous l'épiscopat de Saint Augustin évêque de la ville de 396 jusqu'à sa mort en 430.
Ses habitants sont appelés les Annabis (anciennement Bônois).
L'homme est apparu dans le périmètre de Annaba depuis le paléolithique, dans la zone de Ras-Al-Hamra (anciennement Cap de Garde) littéralement "Pointe Rouge", dans les collines de Bouhamra. Les hommes préhistoriques ont laissé de nombreux témoignages dans la région de Bône : silex taillés ou polis, menhirs, cromlechs, dolmens, que ce soit à Roknia pour le plus connu ou bien encore à Guelma, Le Tarf ou Chapuis.
Des inscriptions rupestres près de Lamy et Guelma, des inscriptions libyques dans la vallée de la Cheffia attestent de l'ancienneté de la présence humaine.
Période des dynasties islamiques
Le VIIe siècle marque le début d'une nouvelle ère de l'histoire de la ville, lorsque celle-ci est occupée par les musulmans. Le site antique d'Hippone sera islamique aussi jusqu'à la fin du Xe siècle.
La ville prend le nom officiel de Bouna ; mais on lui donne aussi le nom de Madinat Saybous (la ville de Seybouse) du nom du fleuve éponyme d'après al-Bakri. Au début du XIe siècle, la ville antique est abandonnée pour un nouveau site à 3 km au nord du premier (sans doute à cause des inondations). C'est devenu Bouna Al Haditha (Bouna la neuve). La nouvelle ville s'installe sur une hauteur de 40 mètres.
L'ex-Hippone la Royale, est alors rebaptisée par les Arabes "Médinet Seybousse" puis officiellement "Bouna", plus facile à prononcer que Hippone. Vaincues, certaines tribus berbères se convertissent et contribuent à leur tour à l'expansion de l'islam. L'année 702 marque donc la victoire du croissant sur le Maghreb. Il ne fallut aux Arabes pas moins de sept expéditions successives pour consolider leur puissance en Afrique du Nord et soumettre ses habitants. Le nouveau gouverneur de Kairouan, Moussa Ibn Nossayr, nomme un Berbère aurasien, Tariq Ibn Ziyed pour gouverner Tanger.
Dès lors, l'islam s'étendra vers l'Espagne et le sud-ouest de la Gaule. Les Baléares, la Sardaigne, la Sicile, la Corse et Malte passeront également sous domination musulmane. À partir du XIe siècle, une seconde vague d'immigration arabe déferlera sur l'Afrique du Nord. En 1051, l'Émir Ziride (sunnite) du Maghreb central (l’Ifriqiya) rompt avec son Suzerain Fatimide (shiite et Kabyle) du Caire ; celui-ci, en représailles, lâche sur l'Ifriqiya plusieurs milliers de bédouins et de chameliers nomades indésirables en Égypte, les Béni Hilal et les Béni Soleïm. Ces tribus occupèrent d'abord la Tunisie puis progressèrent vers le Maghreb central où ils devinrent maîtres des plaines. Ce flux migratoire se poursuivra au moins jusqu'au XIVe siècle. Selon Ibn Khaldoun, cette infiltration lente et sûre marqua surtout le début de l'arabisation proprement dite. Du IXe au XVe siècle, l’Algérie dont Annaba connaîtra alors la succession des dynasties musulmanes.
Colonisation française
En avril 1832, le capitaine Édouard Buisson d'Armandy s'installe dans Bône avec ses canonniers. D'Armandy envoie au duc de Rovigo, à Alger, un billet lui expliquant que grâce aux trente marins de la Béarnaise, ils ont pris la citadelle de Bône mais sont face aux 5 000 hommes du bey de Constantine. Ils attendent des renforts. Les premiers jours sont difficiles et les vivres manquent. Enfin, le 8 avril, les renforts arrivent avec le brick La Surprise. Le maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult, ministre de la Guerre à la tribune de la Chambre affirme "La prise de Bône est le plus beau fait d'armes du siècle".
Le développement économique peut alors se poursuivre avec la mise en valeur par de grands travaux de la plaine bônoise qui, à l'origine marécageuse, était devenue une région très prospère de cultures maraîchères, viticole et arboricole. L'oued Seybouse, qui arrose cette plaine, permettait l'irrigation intensive des terres avoisinantes.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la ville servit de base d'opérations aux armées britannique et américaine, arrivées le 13 novembre 1942. Elle subit de violents bombardements pendant l'hiver 1942-43. La Croix de guerre sera remise à la ville en juin 1949 par le Président de la République Vincent Auriol. En 1958, Bône comptait 110 000 habitants.
L'indépendance de l'Algérie en 1962 entraîna le départ des populations européenne et juive de la ville. Dans l'Algérie indépendante, la ville connaît une augmentation rapide de sa population alimentée par l'exode rural, pour atteindre plus de 400 000 habitants aujourd'hui dans sa grande agglomération.